Urgences

Urgences : près de 4 millions de passages non justifiés

Dans son dernier rapport, la Cour des comptes souligne qu'un passage sur cinq aux urgences ne se justifie pas. Elle appelle à développer les soins non programmés en médecine de ville.

  • GILE MICHEL/SIPA
  • 17 Sep 2014
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    Chaque année, pas moins de 3,6 millions de passages aux urgences ne sont pas justifiés, ce qui représente un recours inutile sur cinq. Entre une consultation en médecine générale à 22 euros et une prise en charge aux urgences hospitalières évaluées à plus de 160 euros en moyenne, les marges pour l’Assurance maladie seraient conséquentes.
    Selon la Cour des comptes, une réorientation des patients non prioritaires vers la médecine ambulatoire pourrait générer de l’ordre de 500 millions d’euros d’économies. En dehors des horaires de nuit, pour assurer des consultations médicales non programmées dans de bonnes conditions, « les maisons médicales de garde devraient constituer une des principales alternatives au recours aux services d’urgences aux heures de la permanence des soins », considèrent les auteurs du rapport. Encore faut-il que ces structures soient suffisamment développées. Peu nombreuses (369 en 2013) ces maisons médicales demeurent aujourd’hui « inégalement fréquentées », parfois mal financées et le plus souvent mal articulées avec les hôpitaux. 

    Génériques : un dispositif obsolète

    Parmi les nombreux thèmes abordés pour dégager des économies dans le secteur de la santé, la Cour des comptes alerte sur l’inefficacité de la politique actuelle de substitution de médicaments de marque par des génériques. Reposant essentiellement sur les épaules du pharmacien, le modèle est jugé à bout de souffle par les sages.
    Les faits sont là : les génériques achetés en pharmacie ne représentent au cours de la dernière décennie, « que 21,5 % des remboursements de médicaments vendus en ville, soit 4,3 Md€ sur 20 Md€ ». Peu efficace, le système est également très coûteux car sur deux euros d’économies potentielles, un euro est accordé aux pharmaciens », résume la Cour des comptes. Pour tenter d’infléchir la tendance, les sages préconisent d’impliquer davantage les médecins dans ce dispositifs et de sensibiliser encore plus régulièrement les patients.

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