Formes agressives du cancer
Cancer de la prostate : la calvitie naissante augmente le risque de 40 %
Un front dégarni et un début de tonsure sont associés à un risque accru de cancer agressif de la prostate. C’est ce qui ressort d’une large étude menée aux Etats-Unis.
Les cheveux qui chutent avec l’âge hantent de nombreux hommes. Cette étude ne les rassurera pas. Publiée dans le Journal of Clinical Oncology, elle établit un lien entre une calvitie naissante et le risque de développer une forme agressive du cancer de la prostate.
Une équipe du National Cancer Institute aux Etats-Unis a réalisé une étude de cohorte auprès de 39 070 hommes. Les participants ont reçu un questionnaire portant notamment sur leur calvitie, et son évolution. Au cours du suivi, 1 138 cancers de la prostate se sont déclarés, dont la moitié étaient agressifs (croissance rapide de la tumeur et mauvais pronostic).
Les hommes qui présentent une calvitie en haut du front et un début de tonsure ont un risque accru de 40 % de développer une forme agressive de cancer de la prostate par rapport à ceux ne souffrant pas de chute de cheveux, conclut l'étude. Aucun autre lien n’a été établi entre les autres types de calvitie et le risque de cancer.
Ce n’est pas la première fois qu’est suggérée l’existence d’un tel lien, mais jusqu’ici, les preuves n’avaient pas été concluantes. Les auteurs de cette étude font d’ailleurs preuve de prudence. « Bien que nos résultats suggèrent une réelle possibilité de lien entre une calvitie naissante et un cancer agressif de la prostate, il est encore trop tôt pour appliquer ces conclusions au suivi pratique des patients », estime le Dr Michael B. Cook, principal auteur de l’étude. Son équipe a prévu de réaliser des études auprès d’une population plus large. Mais elle fournit déjà une première piste pour expliquer cette association : cancer de la prostate et chute de cheveux sont associés aux niveaux d’androgènes et de leurs récepteurs.