Ebola, VIH,

Des aimants pour nettoyer le sang des agents toxiques

Des chercheurs ont développé un appareil externe capable de nettoyer le sang d'agents pathogènes grâce à des aimants. Une technique qui pourrait s'appliquer pour plusieurs parthologies.

  • Par Marion Guérin
  • CC/Wikimedia/PeterNussbaumer
  • 15 Sep 2014
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    Dans ses écrits, Hippocrate préconisait l’usage de l’aimant pour se purger. La médecine moderne lui donne raison, quelques siècles plus tard. Des chercheurs américains ont annoncé la mise au point d’un appareil inédit, capable de nettoyer le sang d’agents pathogènes grâce à des aimants. Testé avec efficacité sur des rats, il ouvre une voie pour le traitement de la septicémie ou de maladies infectieuses.

    Comment ça marche ?
    L’appareil imite la rate, dont la fonction consiste, avec d'autres organes, à purifier le sang. Il utilise des billes magnétiques nanoscopiques (moins d'un millième de millimètre ) recouvertes d'une protéine sanguine humaine conçue génétiquement, appelée MBL. La protéine MBL se lie aux agents pathogènes et aux toxines, qui peuvent alors être «extraits» du sang grâce aux nanobilles magnétiques qui se comportent comme de minuscules aimants.

    Une fois nettoyé, le sang est réintroduit sans que sa composition et sa coagulation soient modifiées. Lors de leur expérience, les chercheurs ont infecté les rats avec deux bactéries - le staphylocoque doré et Escherichia coli - et ont réussi à retirer 90 % des bactéries de leur sang. Ils ont également injecté « une dose létale » d'endotoxine et ont réussi à améliorer « de façon significative » la survie des animaux.



    Ebola, VIH, septicémie
    « Cet appareil permettrait de nettoyer physiquement le sang en enlevant une grande variété d'agents pathogènes ou de toxines, a expliqué à l'AFP Donald Ingber l'un des auteurs de l'étude publiée dans la revue Nature Medicine. Le traitement pourrait être mené avant même que l'agent pathogène n'ait été formellement identifié et que le traitement antibiotique optimal ait été choisi. »

    Et les applications semblent nombreuses. L'invention est destinée à traiter les infections du sang qui touchent 18 millions de personnes dans le monde chaque année, avec un pourcentage de décès de l’ordre de 30 à 50%. Les microbes qui en sont la cause sont souvent résistants aux antibiotiques.

    Cette machine aimantée pourrait également traiter des patients atteints d’Ebola, car la protéine MBL passe pour être capable de se lier avec le virus à l'origine de cette fièvre hémorragique. Elle pourrait aussi se lier au VIH, le virus du sida, et au virus de Marburg, à l'origine d'une autre fièvre hémorragique, très similaire à Ebola. Seul hic : des années d’expérimentation peuvent s’écouler avant sa mise au point définitive.

    Les aimants thérapeutiques
    L’usage d’aimants dans un but thérapeutique se répand en Europe. Une trentaine de centres hospitaliers en France sont ainsi équipés de machines de stimulation magnétique transcrânienne, efficaces pour traiter les cas de dépression, de schizophrénie, les douleurs d'origine neurologique ou encore les accidents vasculaires cérébraux (AVC). Au Japon, la magnétothérapie est reconnue comme une médecine à part entière.



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