Exposition quotidienne
Soleil : un bon remède contre le suicide
Selon des chercheurs autrichiens, les longues journées ensoleillées auraient pour effet de réduire le nombre de suicides.
- DURAND FLORENCE/SIPA. Séance de luminothérapie, traitement qui consiste à soigner la déprime de l'hiver par une lumière artificielle
Partir vivre sur des îles ensoleillées qui ne connaissent jamais l’hiver. Voici une thérapie qui pourrait être efficace contre les idées suicidaires. En effet, selon une récente étude publiée dans le journal Jama Psychiatry, l'exposition quotidienne à la lumière du soleil aurait un impact positif sur notre humeur et diminuerait les taux de suicides.
Effet positif au-delà de 10 jours
Dirigée par Benjamin Vyssoki, professeur à l’université de médecine de Vienne, l’étude a porté sur 69 462 suicides officiellement déclarés sur une période de 40 ans, entre 1970 et 2010. A partir de 86 stations météorologiques, les chercheurs ont calculé le nombre d’heures de soleil par jour des lieux où se trouvaient les personnes mortes par suicide. Ces données ont été calculées à partir des variations du rythme des saisons. Dans les dix jours précédant le passage à l'acte, le soleil n'était pas au rendez-vous, ce qui, selon les chercheurs, « a facilité le suicide ». En revanche, dans les 14 à 60 jours précédant l’évènement, le soleil était plus présent et le taux de suicides moins important.
Plus de corrélation chez les femmes
Les longues journées ensoleillées semblent donc avoir un impact positif sur les personnes dépressives, puisque les suicides sont moins fréquents dans ces conditions météorologiques. Selon l’étude, les femmes sont plus sensibles à ce phénomène que les hommes. Les auteurs de l’étude restent cependant prudents quant aux résultats obtenus : « Il est impossible d’attribuer une relation directe entre l’exposition au soleil et le suicide, dix jours avant l'évènement. D’autres recherches sont nécessaires de manière à déterminer si le manque de soleil est plus susceptible de déclencher une tendance suicidaire chez des personnes souffrant de sévères dépressions. » considère le Pr Vyssoki.