2 300 morts en cinq mois

Ebola : l'Institut Pasteur mobilise ses équipes sur le terrain

Grâce à son réseau international, l’Institut Pasteur veut implanter de nouveaux laboratoires pour accélérer le diagnostic et le développement de nouveaux traitements. 

  • Par Julien Prioux
  • Michael Duff/AP/SIPA
  • 11 Sep 2014
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    Le bilan ne cesse d'empirer. Selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), 2 296 personnes sont mortes à cause de l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest. 47 % des décès signalés et 49 % des cas ont eu lieu lors de ces 21 derniers jours. Au total, il y a eu 1 224 morts au Liberia, 555 en Guinée et 509 en Sierra Leone. De plus, le Nigeria a déclaré 21 cas (confirmés, probables et suspects), dont 8 mortels. Et le Sénégal a fait état de trois cas dont un seul confirmé).
    Et cette situation ne serait pas sur le point de s'améliorer. Dans son rapport, l'OMS assure que « plusieurs milliers de nouveaux cas d'Ebola sont attendus au Liberia dans les trois prochaines semaines ».
    Alors, pour tenter de freiner la propagation de ce virus, de nombreux acteurs se mobilisent. Parmi eux, l'Institut Pasteur qui va accroître encore son effort dans les prochains jours. 
     
    Une « task force » à Paris 
    Pour présenter ces nouvelles actions, une conférence de presse avec l'institut Pasteur de Paris et un représentant du centre de Dakar a eu lieu le mercredi 10 septembre à Paris. Une manière pour les médecins de l'Institut de rappeler que les 32 antennes du centre de recherche sont mobilisées dans la lutte contre la maladie.
    Une lutte qui prend notamment la forme de recherches sur le virus en lui-même. L'Institut a ainsi mis en place une « task force » (force opérationnelle) sur le campus de Paris pour faciliter encore plus les recherches, les analyses d'échantillons et l'amélioration des techniques de diagnostics.


    Des laboratoires en Afrique de l'Ouest
    Une lutte qui mobilise aussi des équipes sur le terrain. Un premier laboratoire mobile a notamment été mis en place par l’Institut Pasteur de Dakar en Guinée forestière. Le but, doter la Guinée d'un équipement mobile et d'une capacité de diagnostic transportable.
    A l'heure actuelle, les scientifiques sont en train de mettre en place un programme de laboratoires mobiles pour aller au plus près des populations et réduire la manipulation d'échantillons contaminés. « Il ne suffit pas d'avoir des programmes avec de l'argent, il faut aussi une implantation sur le terrain, a déclaré Christian Bréchot, directeur général de l'Institut. Nous avons besoin d'avoir plus de sites où l'on peut former des personnels, diagnostiquer rapidement les malades, élaborer des stratégies pour tester de nouveaux traitements ou vaccins ».

    Pour exemple, celui en Guinée a déjà testé plus de 480 échantillons et a confirmé 113 cas dans ce pays. Il a également analysé des échantillons de cas suspects venant d’Angola, de Gambie, du Mali et du Sénégal.
    Les équipes de l’Institut Pasteur appuyées par l'antenne de Dakar ont aussi formé des techniciens guinéens au diagnostic du virus Ebola. Mais les problèlmes demeurent.
    Certaines communautés sont, malgré les risques, toujours réticentes à venir en centre de soins. Pourtant, les médecins de l'institut Pasteur l'affirment : plus on vient se faire soigner tôt, plus les chances de survie sont grandes. Un des axes de travail de l'Institut sur le terrain est donc la prévention et la pédagogie.


    Le rôle primordial des survivants
    Enfin, toutes les acteurs ont insisté sur le rôle primordial que peuvent jouer les survivants d'Ebola, surtout dans le développement de futurs vaccins. En prélevant notamment leurs anticorps pour les injecter chez les malades afin de soutenir leurs défenses immunitaires.
    « Une évolution importante », pour Sylvain Baize, directeur du Centre national de référence des fièvres hémorragiques virales, Ca peut marcher et surtout au moins on aura la réponse sur cette question. Le fait d’offrir ce traitement-là, même si ça ne marche pas d’un point de vue thérapeutique, ça marchera d’un point de vue social, car cela resocialisera les survivants », a-t-il conclu.

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