Manque d’équipement de protection
Ebola : des infirmiers du Liberia en grève pour leurs conditions de travail
Ils réclament un équipement adapté et une augmentation. Des infirmiers du plus grand hôpital du Liberia se sont mis en grève. Ils déplorent leurs conditions de travail face au virus Ebola.
Des gants, des masques, des bottes : ces équipements de protection manquent au personnel soignant au Liberia et en Sierra Leone. Au premier plan de l’épidémie d’Ebola, les infirmiers d’un hôpital de Monrovia, la capitale libérienne, se sont mis en grève pour obtenir un équipement adapté au soin de la maladie.
« Nous avons besoin d’un équipement adéquat pour travailler, et d’être mieux payés parce que nous risquons nos vies », déclare John Tugbeh, porte-parole des grévistes. Il est membre du personnel de l’hôpital John-Fitzgerald-Kennedy de Monrovia, la plus grande structure et le lieu d’accueil de référence des malades infectés par le virus Ebola. Pourtant, « depuis le début de l’épidémie, nous n’avons reçu aucun équipement de protection », déplore-t-il. « C’est pourquoi tant de médecins ont été contaminés. »
Des équipements mal utilisés
Depuis le début de l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest (Guinée, Sierra Leone, Liberia, Nigeria), 10 % des morts étaient en effets des médecins et des soignants. Si, dans certains cas, c’est l’absence d’équipement qui est en cause, sa mauvaise utilisation peut être également une autre raison. « Le défi pour ces médecins formés, c'est d'apprendre au personnel médical inexpérimenté comment utiliser ces tenues », confiait récemment à pourquoidocteur le Dr Dieudonné Nkoghe, chercheur au sein de l'Unité des maladies virales émergentes du CIRMF. « En les mettant et en les retirant d'une façon très particulière. Si les soignants omettent des étapes importantes, ces protections peuvent s'avérer inefficaces. »
Les grévistes libériens, eux, affirment qu’ils ne reprendront pas le travail tant qu’ils n’auront pas accès à un équipement de protection individuelle. Dans l’autre pays le plus touché par Ebola, la Sierra Leone, la situation est également tendue : des médecins de l’hôpital de Connaught à Freetown, la capitale, se sont aussi mis en grève le week-end du 30 août. Leurs revendications sont les mêmes : des équipements de protection adaptés à cette maladie virale extrêmement contagieuse.