Espérance de vie, diabète, AVC, suicide...
Santé : de quoi souffre-t-on dans les 22 régions françaises ?
Une espérance de vie plutôt bonne, des indicateurs positifs... mais de fortes inégalités. Selon un récent rapport, l'obésité et le suicide plombent le Nord de la France, tandis que le Sud parade en bonne santé.
Selon la région de résidence, l’espérance de vie varie fortement. C’est ce que révèle le dernier rapport de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES). Il met aussi en évidence des disparités dans l’accès aux soins et son impact sur la maladie. pourquoidocteur dresse pour vous le portrait région par région de l’état de santé des Français.
En moyenne, les Français peuvent espérer vivre 78,5 ans, les Françaises 84,8 ans. Mais les maladies chroniques ne sont pas rares puisque 15 % de la population souffre d’obésité. Elle débouche parfois sur un diabète qui touche plus de 3 600 personnes pour 100 000 habitants, ou une maladie coronaire, qui concerne une proportion comparable de la population française. Des affections qui peuvent être considérées comme « de longue durée » par l’assurance maladie, aux côtés des cancers, mais aussi des AVC invalidants ou des démences, qui atteignent environ 500 personnes pour 100 000 habitants. Les AVC invalidants et les démences sont encore de faibles causes de maladie sur le long terme. En revanche, les suicides et morts prématurées, ainsi que les décès liés à un AVC raccourcissent aussi l’espérance de vie dans certaines zones et touchent 50 Français sur 100 000.
Source : DREES
- Alsace
- Auvergne
- Bretagne
- Centre
- Corse
- Limousin
- Lorraine
- Picardie
- Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA)
Alsace
L’espérance de vie en Alsace est comparable à la moyenne nationale, tout comme la mortalité par AVC ou cardiopathie ischémique. L’obésité y est pourtant prépondérante (18 % de la population), et en forte hausse. Mais la mortalité prématurée est relativement faible, et on ne dénombre que 12 suicides pour 100 000 habitants.
Du côté des affections de longue durée (ALD), les diabètes dominent de loin : ils concernent 4 371 personnes pour 100 000 Alsaciens. Suivent les cancers et les maladies coronaires.
Aquitaine
Les Aquitains vivent en moyenne 3 mois de plus que l’ensemble des Français. Et pour cause : l’obésité, bien qu’en progression, concerne 16 % de la population régionale, et les suicides sont relativement rares (17 événements pour 100 000 habitants). Ils semblent aussi davantage touchés par les affections de longue durée, tumeurs malignes et diabète en tête, que par les AVC et cardiopathies ischémiques (62 décès pour 100 000 habitants).
Auvergne
C’est sans doute l’Auvergne qui remporte la palme de la stabilité : l’espérance de vie y est proche de la moyenne nationale, la part de suicides relativement basse (19 suicides pour 100 000 habitants). La proportion d’Auvergnats obèses n’a pas non plus bougé : ils sont 14 % à avoir un IMC supérieur à 25, comme en 2003.
En revanche, la mortalité par AVC ou cardiopathie ischémique est forte, c’est même la région où cette dernière tue le plus (74 décès pour 100 000 habitants). Côté affections de longue durée, le constat n’est pas très reluisant : il s’agit de la région avec la plus forte proportion de personnes atteintes d’une tumeur classées en ALD (3 800 personnes pour 100 000 habitants).
Basse-Normandie
L’espérance de vie en Basse-Normandie reste comparable à la moyenne nationale. Il s’agit toutefois de la 2e région où l’on se suicide le plus, avec 25 suicides pour 100 000 habitants. Même classement pour les décès par cardiopathie ischémique, avec 76,6 décès pour 100 000 habitants. Les AVC tuent autant.
L’obésité reste raisonnable, progresse peu et touche 15,5 % de la population. Parmi les malades en ALD, on observe un relatif équilibre entre tumeurs malignes, diabète et maladies coronaires.
Bourgogne
Les Bourguignons, s’ils vivent un peu plus longtemps que le Français moyen, succombent souvent aux AVC et aux cardiopathies ischémiques (62 et 72 décès pour 100 000 habitants). La population n’est pas non plus épargnée par le suicide (20 incidents pour 100 000 habitants) et l’obésité.
Bretagne
Ce sont les Bretons qui portent le plus lourd fardeau lié au suicide, avec 26 suicides pour 100 000 habitants. Même constat pour les AVC et les cardiopathies ischémiques, qui tuent respectivement 63 et 72 personnes pour 100 000 habitants. Ce sont les cancers qui dominent les patients atteints d’une affection longue durée. L’espérance de vie dans la région est donc logiquement inférieure à la moyenne nationale.
La région est en revanche parmi les plus minces de France : 12 % des Bretons sont obèses, mais on note une légère progression depuis 2003.
Centre
Les habitants de la région Centre vivent aussi longtemps que le Français moyen, bien qu’ils soient un peu plus touchés par le suicide (4 décès supplémentaires pour 100 000 habitants), les AVC et les cardiopathies ischémiques. Comme dans le reste du pays, l’obésité progresse légèrement et touche 17 % de la population, tandis que le diabète représente la majorité des classifications en affection longue durée.
Champagne-Ardenne
Un Champenois sur cinq est obèse, ce qui fait de la région une des plus obèses du pays. Logiquement, le diabète figure en tête des classifications en ALD, tandis que les AVC et cardiopathies ischémiques correspondent à la moyenne nationale. La région se situe aussi dans le premier quartile des décès prématurés, notamment à cause des 19,8 suicides pour 100 000 habitants. L’espérance de vie régionale est donc légèrement inférieure : un Champenois vit un an de moins que la population nationale.
Corse
La Corse n’est pas seulement l’île de Beauté, elle est aussi celle où l’on vit un peu plus longtemps que la moyenne nationale. Le taux de suicide est aussi inférieur, avec 13 suicides pour 100 000 habitants. Le coeur des insulaires semble toutefois plus fragile puisque les chiffres s’établissent à 65 décès par AVC et 69 par cardiopathie ischémique pour 100 000 habitants. C’est aussi sur l’île que la proportion de malades en ALD pour une maladie coronaire est la plus forte.
Franche-Comté
Les indicateurs de santé en Franche-Comté sont proches de la moyenne nationale, que ce soit pour l’espérance de vie, ou l’obésité. Même constat du côté des décès par suicide, AVC ou cardiopathie ischémiques.
Haute-Normandie
La Haute-Normandie souffre d’une espérance de vie légèrement inférieure à la moyenne. Rien d’étonnant à cela : c’est la région où l’obésité a le plus progressé, s’établissant à 19,5 % de la population en 2012. Elle figure dans le premier quartile des décès prématurés, avec notamment 20 suicides pour 100 000 habitants. Et si les AVC et les cardiopathies ischémiques tuent dans une proportion comparable au reste du pays, les diabétiques figurent en tête des patients classés en ALD.
Île-de-France
Sans surprise, les indicateurs de santé en Île-de-France sont plutôt bons : un homme y vit en moyenne deux ans de plus, une femme presque un an. C’est aussi la région où l’on meurt le moins par suicide (7,8 décès pour 100 000 habitants). Le constat pour les AVC est comparable pour les AVC et les cardiopathies ischémiques. Les Franciliens continuent en revanche d’être touchés par l’obésité croissante, avec 14,4 % d’obèses en 2012.
Languedoc-Roussillon
Les Languedociens vivent aussi longtemps que le Français moyen. Sans doute parce que le taux de suicide est comparable à la moyenne nationale, de même que le taux d’obésité. AVC et cardiopathies ischémiques, eux, tuent légèrement plus.
Limousin
Côté Limousin, les indicateurs sont dans le rouge. Il s’agit de la troisième région où l’on se suicide le plus (23 décès pour 100 000 habitants) et la première concernant les décès par AVC ou cardiopathie ischémique (81 et 71 décès). L’obésité figure aussi en bonne place puisque presque 20 % des habitants de la région ont un IMC supérieur à 25. Pourtant, l’espérance de vie reste comparable à la moyenne nationale.
Lorraine
En Lorraine, les chiffres semblent plutôt positifs : on dénombre 19 suicides pour 100 habitants. La proportion de décès par AVC ou cardiopathie ischémique est comparable à la moyenne nationale, de même que l’obésité (17 %). Malgré cela, un Lorrain pourra espérer vivre un peu moins longtemps que le Français moyen.
Midi-Pyrénées
Le Midi-Pyrénées affiche un bilan sans conteste bon : avec 14 suicides pour 100 000 habitants et moins de 12 % de la population obèse, il peut se targuer d’être la région la plus mince de France, et l’espérance de vie y est légèrement supérieure à la moyenne nationale.
Nord-Pas-de-Calais
Plus connu comme une des régions les plus chômeuses, le Nord-Pas-de-Calais possède aussi l’une des plus fortes progressions de l’obésité, qui touche plus d’une personne sur cinq. Si les AVC et cardiopathies ischémiques y tuent autant que dans le reste de la France, l’espérance de vie est moindre. Les hommes vivent trois ans de moins, les femmes deux ans de moins. Le taux élevé de suicide (20 décès pour 100 000 habitants) n’y est sans doute pas étranger. A noter que la région figure aussi dans le premier quartile des décès prématurés.
Pays de la Loire
L'obésité concerne 12 % des habitants des Pays de la Loire. AVC et cardiopathies ischémiques tuent dans une proportion similaire à la moyenne nationale, tout comme l’espérance de vie. En revanche, on dénombre 21 suicides pour 100 000 habitants.
Picardie
En Picardie, le bilan n’est guère reluisant : hommes et femmes vivent en moyenne deux ans de moins qu’un Français moyen. La région se situe aussi dans le premier quartile des morts prématurées et elle fait partie des plus obèses du pays (20 %). En revanche, les AVC tuent un peu moins que la moyenne.
Poitou-Charentes
Si le Poitou-Charentes affiche une espérance de vie proche de la moyenne française, le taux de suicide y est élevé (22,9 pour 100 000 habitants). Il s’agit également de la 2e région où l’on meurt le plus d’AVC. Les cardiopathies ischémiques tuent aussi 71 personnes pour 100 000 habitants, et l’obésité s’établit à 14 %.
Provence-Alpes-Côte d’Azur
La Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) est la deuxième région la plus mince de France, avec 11,7 % d’obèses. Elle semble aussi moins propice au suicide puisqu’on dénombre 16 décès pour 100 000 habitants, tandis que les AVC tuent dans la même proportion que la moyenne nationale. Un résident peut donc espérer vivre aussi longtemps qu’un Français moyen.
Rhône-Alpes
En Rhône-Alpes, l’espérance de vie est un peu meilleure que la moyenne nationale : on peu espérer y vivre un an de plus. Les suicides sont aussi moins fréquents que sur le reste du territoire (12 décès pour 100 000 habitants), de même que l’obésité (12,5 %). AVC et cardiopathies ischémiques y tuent aussi moins que dans le reste du pays.