Etude sur 300 000 Japonais

Fukushima : les cancers de la thyroïde se multiplient chez les jeunes

103 cas de cancers de la thyroïde se sont déclarés chez des mineurs après la catastrophe de Fukushima, au Japon. La responsabilité des rayonnements reste toutefois à prouver.

  • Par Audrey Vaugrente
  • 31283687_1_kyodowc1/NEWSCOM/SIPA
  • 25 Aoû 2014
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    3 ans après, les retombées de la catastrophe de Fukushima-Daiichi (Japon) commencent à être perceptibles. Un nombre anormal d’enfants et adolescents développent des cancers de la thyroïde, selon une étude réalisée auprès de 300 000 jeunes Japonais de la préfecture de Fukushima. Le lien avec l’incident de 2011 reste à démontrer, mais les familles accusent l’exposition aux rayonnements.

     

    Un lien peu clair

    103 cas de cancer de la thyroïde chez des jeunes de 18 ans ou moins ont été signalés, dont 57 confirmés par chirurgie. L’étude porte sur l’impact des rayonnements consécutifs à la catastrophe nucléaire, mais sa responsabilité doit encore être prouvée, soulignent les chercheurs. « On peut difficilement établir un lien de cause à effet, mais il faut néanmoins continuer les examens, car la proportion de découvertes de tumeurs augmente avec l’âge, même en temps normal », a souligné le Pr Shunichi Suzuki lorsqu’il a présenté les résultats.

     

    Tchernobyl comme référence

    Les chiffres n’en sont pas moins alarmants. Avec ce dernier rapport, l’équipe de l’université de médecine de la préfecture de Fukushima estime que plus de 30 enfants sur 100 000 sont atteints d’un cancer de la thyroïde. A titre de comparaison, la préfecture de Miyagi, plus au Nord, n’en dénombre qu’1,7 pour 100 000 mineurs.

     

    Les résultats sont d’autant plus inquiétants que les cancers surviennent chez des patients très jeunes. Les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl (Ukraine), survenue en 1986, ont mis quatre ans à se révéler. Alors qu’on signale en moyenne un cas par an et par million d’habitants, l’an 2000 a connu 2 000 cas de cancers de la thyroïde chez de jeunes enfants. C'est d’ailleurs à la lumière de ces analyses que les chercheurs japonais estiment qu’il faut poursuivre le suivi.

     

    Autre élément non négligeable : plus les enfants sont jeunes, plus ils sont vulnérables aux rayonnements. Pour le moment, très peu de cas se sont déclarés chez de jeunes enfants, mais les familles malades mettent en cause l’iode 31. La thyroïde l’absorbe, particulièrement chez les enfants de moins de 5 ans. D’ordinaire, de l’iode stable est donnée aux personnes à risque afin d’éviter un cancer. Mais cela n’a pas été pratiqué après l’incident du site nucléaire de Fukushima-Daiichi.

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