Déclarations de l'OMS

Ebola : il faudra 6 à 9 mois "d'efforts acharnés" pour contrôler l'épidémie

De récentes déclarations de l'Organisation mondiale de la santé jettent le doute sur la capacité des Etats d'éradiquer rapidement l'épidémie d'Ebola. Six à neuf mois d'efforts seraient encore nécessaires. 

  • Par Léa Surugue
  • SIPANY/SIPA
  • 23 Aoû 2014
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    C'est une mauvaise nouvelle pour ceux qui pensaient que l'épidémie d'Ebola serait prochainement sous contrôle. Le directeur adjoint de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la sécurité sanitaire, Keiji Fukuda, et le coordinateur de l'ONU contre Ebola, David Nabarro, étaient au Libéria afin de se rendre compte de la situation et des dégâts causés par l'épidémie. Ils devaient rencontrer médecins et représentants du gouvernement pour discuter des soins et des stratégies de lutte contre l'épidémie. L'occasion aussi pour eux d'expliquer que celle-ci ne serait pas éradiquée prochainement.

    Une « situation inédite »

    Six à neuf mois « d'efforts acharnés », pour reprendre les termes de M.Fukuda, seraient ainsi nécessaires, afin d'arriver à contrôler la propagation de la maladie, et de réussir à inverser la tendance. Les difficultés pour atteindre les populations, pour les prendre en charge, voire même pour les convaincre de venir se faire soigner, expliquent en partie l'ampleur du problème.

    En Sierra Leone, des mesures drastiques ont d'ailleurs été prises pour inciter les malades à se rendre dans les centres de soins. En effet, le parlement a voté une loi punissant de deux années de prison « quiconque cache un patient contaminé par Ebola ou d'autres maladies contagieuses de même nature ». 

    Mais les deux envoyés spéciaux de l'OMS et de l'ONU ont également précisé que la situation était compliquée à faire évoluer, car complètement inédite. C'est la première fois, d'après eux, que l'épidémie atteint à la fois les villes et les zones rurales, aussi rapidement. En parallèle, l'organisation Médecins Sans Frontières affichait aussi son pessimisme, en disant attendre une nouvelle flambée de cas dans les prochains jours, au Libéria. 


    Fièvre inconnue au Congo

    Il y a donc urgence. Au 20 août, le bilan s'élevaient à 1427 décès, sur 2615 cas recensés. Le Libéria est le pays le plus touché, avec 624 morts depuis le début de l'épidémie. Mais le bilan n'est pas très positif non plus en Guinée (406 décès), en Sierra Leone (392 décès) et même au Nigéria (5 décès), pays touché plus tardivement. Certains voisins, comme le Gabon, ont suspendu liaisons martimes et aériennes avec ces pays affectés. 

    Et les inquiétudes ne cessent de se multiplier dans la région, d'autant que l'on a aussi appris vendredi que 13 personnes étaient mortes en République Démocratique du Congo, des suites d'une épidémie de fièvre hémorragique, d'origine inconnue. 

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