Une majorité l'ignore

Etats-Unis : plus d'un senior sur deux touché par la malnutrition

Une étude américaine révèle plus de la moitié des de seniors présentent un risque de malnuttrition et, dans la plupart des cas, le diagnotic n'a pas été posé.

  • Par Léa Drouelle
  • DENIS CLOSON/ISOPIX/SIPA
  • 17 Aoû 2014
  • A A

    Aux Etats-Unis, la moitié des seniors sont malnutris ou présentent un risque de l’être sans le savoir. C’est ce que révèle une récente étude américaine publiée dans le journal Annals of Emergency Medicine. Les auteurs incitent les médecins à renforcer la surveillance nutritionnelle de ces personnes.

    Trop peu de diagnostics
    Réalisée par l’université de Caroline du Nord, l’étude porte sur le dossier médical de 138 personnes âgées de plus de 65 ans vivant seules à leur domicile, admises aux urgences. Les auteurs ont retenu deux éléments importants : à leur arrivée aux urgences, 60 % présentent le risque de souffrir d’une malnutrition et 16 % en sont atteints. Parmi eux, 52 % souffrent de dépression, 50 % ne sont plus totalement autonomes, 38 % se plaignent de troubles bucco-dentaires et 33 % rencontrent des difficultés à faire leurs courses.
    « La malnutrition est connue pour être un problème commun chez les personnes âgées », explique Timothy F.Platts-Mills, co-auteur de l'étude. « Mais ce qui est plus surprenant dans notre étude, c'est que la plupart des patients atteints de malnutrition n'ont jamais été diagnostiqués auparavant. » poursuit-il. Et, en effet, l’étude révèle que 77 % de ces patients n’ont pas été prévenus de leur état avant leur admission aux urgences. 


    Impact sur la mortalité 
    La malnutrition a pourtant un impact réel sur la mortalité des seniors. Elle entraîne une diminution de la masse musculaire et des performances physiques ainsi qu’une baisse de mobilité, augmentant ainsi les risques de chute, de fracture et d'escarre. Les auteurs de l’étude insistent donc sur la nécessité d’une surveillance nutritionnelle des personnes âgées au sein des services d’urgences : « mettre en œuvre une supplémentation nutritionnelle serait peu coûteux et permettrait de réduire les réadmissions de ces patients », conclut le Pr Timothy F. Platts-Mills.

    En France, 300 000 à 400 000 personnes âgées vivant à domicile souffrent de malnutrition. De nombreuses études cliniques ont également démontré que le dépistage et le traitement de cette maladie était insuffisant, en ville comme à l'hôpital. 



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