ils soignent mieux les hommes que les femmes

Médicaments : les femmes souffrent deux fois plus d’effets secondaires

Les inégalités se retrouvent aussi dans le domaine de la santé, affirme Science et Vie. Les effets indésirables des médicaments et vaccins concernent deux fois plus les femmes que les hommes.

  • Par la rédaction
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  • 19 Jul 2014
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    Hommes et femmes, inégaux jusque dans les pharmacies. Dans son édition d’août, le magazine Science et Vie lance l’alerte : le sexe féminin est deux fois plus concerné par les effets secondaires des médicaments. C'est ce que conclut un article consulté en exclusivité par Le Parisien.

     

    Vaccins, médicaments font plus d’effet

    « Médicaments : ils soignent mieux les hommes que les femmes », titre Science et Vie. Un constat alarmant mais bien réel. A molécule identique, les effets varient du tout au tout, nous apprend cet article, exemple à la clé. Huit heures après avoir pris du Zolpidem (Stilnox), les femmes sont trois fois plus nombreuses à somnoler. Il est assimilé plus lentement car les enzymes du foie, chargées de métaboliser les médicaments, ne travaillent pas de la même manière selon le sexe. Même observation côté vaccins : une dose « normale » induit plus d’effets secondaires chez la femme. Son système immunitaire étant plus réactif, une demi-dose lui suffirait, expliquent les journalistes de Science et Vie. Une étude menée sur 25 000 Allemandes confirme cela : le sexe féminin est deux fois plus sujet aux effets secondaires indésirables.

     

    Des études menées sur des rats mâles

    La raison de ces écarts est très simple. Les discriminations émergent dès la conception des médicaments : les tests sur un modèle animal sont menés sur des mâles. Interrogée par Le Parisien, la généticienne Claudine Junien l’explique de manière tout à fait rationnelle : il s’agit d’ « éviter que les hormones ne perturbent les résultats. » Mais administrées à des femmes, les molécules ont nécessairement des effets différents puisque les hormones entrent cette fois en compte. Lors des essais cliniques, le problème se reproduit : les femmes sont statistiquement sous-représentées. Seules les molécules destinées à traiter des problèmes uniquement féminins (ovaires, grossesse, ménopause).

     

    L’aspirine agit sur des facteurs différents

    Les disparités sont encore plus criantes lorsqu’on observe les effets de l’aspirine. On conseille aux personnes à risque d’AVC ou d’infarctus d’en prendre un comprimé par jour en prévention secondaire. Chez les hommes, le risque de crise cardiaque est réduit de 32 %. En revanche, chez les femmes, c’est le risque d’AVC qui chute.

     

    Il faudrait donc traiter les femmes différemment des hommes sur le plan de la santé, puisque leur métabolisme agit différemment sur les molécules administrées. Une évidence aux yeux des biologistes… mais pas forcément des médecins. Au quotidien, ils n’en tiennent pas assez compte. Et les autorités ne font rien pour changer cela. Seul l’Institut National de Santé américain (NIH) impose clairement l’égalité : si les résultats ne sont pas analysés selon le sexe, les chercheurs peuvent dire adieu à leurs subventions.

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