1,8 million de dépressions aux USA

La dépression liée à la DMLA n'est pas une fatalité

La perte de vision est souvent associée à une dépression. A l’université de Philadelphie, deux chercheurs ont mis au point une thérapie qui a réduit de 50% les risques de dépression chez les personnes atteintes de DMLA.

  • Par Léa Drouelle
  • LANCELOT FREDERIC
  • 10 Jul 2014
  • A A

    Réduire les risques de dépression de 50% chez des personnes souffrant de dégénerescen maculaire liée à l'âge, c'est le résultat auquel des chercheurs sont parvenus. Un résultat qui prend toute son importance puisque la DMLA, première cause de malvoyance chez les plus de 50 ans, provoque de sévères dépressions chez les personnes atteintes de cette maladie. Aux Etats-Unis, le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies d’Atlanta (Center of Disease Control and Prevention) estime que 1.8 million d’Américains souffrant de la DMLA sont sujets à une dépression. Ils pourraient même être 2,95 millions en 2020.


    Activation comportementale
    L’Institut National des Yeux ( The National Eye Institute) de Philadelphie a réalisé une étude intitulée « behavior activation » (activation comportementale) dans la revue américaine Ophtalmology. Elle présente une approche thérapeutique supposée réduire les risques de dépression liés à la DMLA. Le principe est simple: "faire prendre conscience aux personnes souffrant d’une DMLA que faire une croix sur leurs loisirs ou leurs hobbies les conduiront tout droit à la dépression tout en les incitant à se concentrer sur la pratique de ces activités, " explique le Pr Robin Crovner, l'un des auteurs de l'étude.

    Une thérapie personnalisée contre une thérapie classique
    Au total, 188 Américains âgés en moyenne de 84 ans (70% de femmes et 50% de personnes vivant seules) atteints de DMLA et sujets à une dépression ont participé à l’expérience. Durant toute la période de l’étude, chacun d’entre eux disposent d’appareils de basse vision. Le groupe « d’activation comportementale » est accompagné par un ergothérapeute. Ce dernier se transforme en coach « de vie ». Il leur apprend à se servir de leurs appareils, leur donne des conseils pour aménager leurs lieux de vie, les aide à maintenir une vie sociale et à se fixer des buts dans leur existence. Le second groupe suit une thérapie classique en recevant la visite d’un psychiatre à domicile à raison de six séances d’une heure sur une période de deux mois.

    Des résultats encourageants
    Au bout de quatre mois, 19 participants sont décédés ou ont décidé de quitter l’aventure mais les chercheurs en déduisent que la thérapie d'activation comportementale permet de réduire le risque de dépression de moitié. « On ne fait pas assez mention du risque de dépression lorsque l’on diagnostique une DMLA. Cette étude correspond à une volonté de renforcer le collaboration entre les spécialistes des yeux et les spécialistes en psychiatrie, » estime Eleanor Schron PDG de l’Institut National des Yeux. Les chercheurs ont décidé de poursuivre l’expérience pendant un an.

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