Hématologie

Maladie de Hodgkin avancée : le BrECADD plus efficace et mieux toléré que le BEACOPP

Une étude, présentée au congrès 2024 de l'ASCO, montre que le BrECADD, une nouvelle combinaison de chimiothérapie, permettrait de guérir la maladie de Hodgkin avancée plus efficacement et avec moins d'effets secondaires que le BEACOPP, le schéma standard actuel de chimiothérapie intensive.

  • BrECADD/istock
  • 01 Jun 2024
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    Le BEACOPP, une combinaison de sept chimiothérapies, est un traitement efficace pour la maladie de Hodgkin à un stade avancé, mais son utilisation est limitée par des taux élevés de toxicités graves, à tel point que les spécialistes ont mis en place des stratégies de désescalade basées sur l’évaluation de la réponse au TEP-scan après 2 cures et, en cas de bonne réponse, de limiter le BEACOPP à 4 cures au lieu de 6 (« BEACOPP désescaladé »).

    Une nouvelle étude montre que le schéma BrECADD, une nouvelle combinaison thérapeutique de six anticancéreux, réduit le risque de progression, de rechute ou de décès dû à la maladie de Hodgkin et permet d'obtenir un taux de survie sans progression à 4 ans remarquablement élevé de 94,3 %. Les patients qui ont reçu BrECADD ont également eu moins d'effets secondaires et ont eu des taux de fertilité plus élevés que les patients qui ont reçu le BEACOPP. L'étude a été présentée lors du congrès annuel 2024 de la Société américaine d'oncologie clinique (ASCO).

    Une large étude randomisée

    Dans l'étude GHSG HD21, 742 patients ont été randomisés pour recevoir le BrECADD et 740 pour recevoir le BEACOPP. Le BrECADD comprend les médicaments suivants : brentuximab vedotin, étoposide, cyclophosphamide, doxorubicine, dacarbazine et dexaméthasone, tandis que le BEACOPP comprend : la bléomycine, l'étoposide, la doxorubicine, le cyclophosphamide, la vincristine, la procarbazine et la prednisone. Les patients étaient âgés en moyenne de 31 ans et 7 patients sur 10 avaient moins de 40 ans.

    Les chercheurs ont utilisé la tomographie par émission de positrons pour décider s'il fallait administrer aux patients quatre ou six cycles de traitement. Si le cancer répondait bien au traitement, comme le montraient les TEP-scanners relativement exempts de cancer après deux cycles, le nombre de cycles de traitement était réduit. Si le cancer ne répondait pas au traitement, le nombre de cycles était augmenté.

    Meilleure récupération des taux de FSH

    Après 4 ans de suivi, 430 patients (64%) recevant le BrECADD et 430 patients (64%) recevant le BEACOPP étaient éligibles pour un nombre réduit de cycles de traitement. La survie sans progression est de 94,3% pour les patients ayant reçu le BrECADD. De manière plus significative, les personnes du groupe BrECADD ont un risque de progression de la maladie inférieur de 34% à celui des personnes du groupe BEACOPP. La plupart des patients (64%) du groupe BrECADD ont terminé leur traitement en quatre cycles (environ 3 mois).

    Les chercheurs ont également comparé les taux d'hormone folliculo-stimulante (FSH), qui joue un rôle important dans le développement sexuel et la fertilité, chez les patients après le traitement. Chez les hommes, les taux de récupération de la FSH sont de 67% dans le groupe BrECADD et de 24% dans le groupe BEACOPP (seuil de FSH de 12,4 U/l). Chez les femmes, les taux de récupération de la FSH sont de 89% dans le groupe BrECADD et de 68% dans le groupe BEACOPP (seuil de FSH 21,5 U/l). Il y a eu 60 bébés nés dans le groupe BrECADD, contre 43 bébés nés dans le groupe BEACOPP.

    Meilleure tolérance

    Les effets secondaires les plus fréquents sont des anomalies de la numération des cellules sanguines. Les chercheurs ont constaté que des effets secondaires graves liés au sang sont apparus chez 31% des personnes du groupe BrECADD et 52% des personnes du groupe BEACOPP.

    Les patients recevant BrECADD ont eu besoin de moins de transfusions de globules rouges et de plaquettes. Les effets secondaires non liés au sang sont moins fréquents dans les deux groupes (19% pour BrECADD et 17% pour BEACOPP). La plupart des effets secondaires graves ont disparu au bout d'un an.

    Les chercheurs envisagent désormais d'étudier les moyens de rendre le traitement plus efficace sans provoquer davantage d'effets secondaires. Cela pourrait faire progresser le nombre de patients qui n'auraient besoin que de quatre cycles de traitement. Ils évaluent actuellement la possibilité d'ajouter des inhibiteurs de PD-1 au traitement BrECADD.

     

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