Charge virale indétectable
Sida : un nouveau bébé en rémission grâce à un traitement précoce
Des médecins américains ont présenté mercredi un deuxième cas d'enfant né avec le VIH, traité très précocement avec des antirétroviraux, pour lequel le virus est désormais totalement indétectable.
L'espoir de rémission totale les enfants nés avec le VIH avec un traitement précoce se précise. Des chercheurs ont effet présenté ce mercredi à la Conference on Retroviruses and Opportunistic Infections 2014 (CROI), un deuxième cas d'enfant traité très précocement, toujours sous traitement antirétroviraux, mais pour lequel le virus est désormais indétectable par toutes les techniques.
Aucune charge virale neuf mois après
Cet enfant, pris en charge par le service de pédiatrie de l'université de Californie à Los Angeles, est né d'une mère séropositive dont la charge virale était importante. L'infection par le VIH a été confirmée à sa quatrième heure par la détection d'ADN et d'ARN viraux dans le sang périphérique. Le traitement antirétroviral a débuté aussitôt. Dès son sixième jour, l'ARN viral était indétectable dans le plasma et il n'a pas varié jusqu'au dernier bilan de l'enfant réalisé à ses 9 mois.
Aujourd'hui, l'enfant est toujours sous trithérapie. Mais à la différence du premier cas rapporté l'an dernier, aucun ADN proviral n'est détectable.
Premier cas de rémission : le bébé du Mississipi va bien
"Le bébé du Mississipi", comme on l'appelle Outre-Atlantique, est toujours en rémission après 21 mois sans antirétroviraux. Il est désormais âgé de 39 mois.
Deborah Persaud, de l'université Johns Hopkins à Baltimore, qui avait présenté lors du congrès international sur le sida en 2013 (CROI) le cas de cet enfant infecté par le VIH à la naissance, ne souhaite toutefois plus parler « guérison fonctionnelle » mais plutôt de « rémission ». Ce cas avait été décrit en octobre 2013 dans le New England Journal of Medicine.
Une étude pour confirmer ces deux premiers cas
Enfin, cette dernière a précisé lors de la CROI 2014 qu'une étude devrait être initiée d'ici deux ou trois mois afin de savoir si les arrêts de traitements peuvent être envisagés chez des enfants traités très tôt après leur naissance et dont la charge virale reste indétectable plusieurs mois.
Selon le Dr Deborah Persaud, cette étude devrait inclure une cinquantaine de nouveaux-nés qui seront mis sous antirétroviraux dans les 48 heures après leur naissance, une fois leur infection virale confirmée. Les traitements seront alors arrêtés « sous surveillance très rapprochée » à 2 ans, si la charge virale a été maintenue à un niveau indétectable.
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