Chez l’enfant

Bisphénol A : l’exposition prénatale associée à l’obésité

L'exposition in utero au bisphénol A est associée à l'obésité chez l'enfant. Un lien d'autant plus inquiétant que presque toutes les femmes enceintes en présentent des traces.

  • Par Audrey Vaugrente
  • _chupacabra_/epictura
  • 18 Mai 2016
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    Et si le bisphénol A avait contribué à l’épidémie d’obésité ? C’est ce que suggère une étude parue dans Environmental Health Perspectives. Elle montre une association positive avec l’obésité chez les enfants exposés in utero à ce perturbateur endocrinien. Difficile d’échapper à ce risque : 94 % des mères suivies pour les biens de ces travaux présentaient des traces de bisphénol A dans leurs urines.

    La dose compte

    369 femmes enceintes ont accepté qu’elles et leurs enfants soient suivis au fil des ans. Au troisième trimestre de grossesse, la concentration de bisphénol A a été mesurée dans les urines des volontaires. Lorsque les enfants ont eu 3 et 5 ans, l’examen a été reproduit. Les chercheurs ont aussi mesuré le poids, la taille, le tour de taille et la masse grasse des enfants à différents âges.

    De ces différents examens ressort une association entre l’exposition prénatale au bisphénol A et une obésité à l’âge de 7 ans. Plus les concentrations du plastifiant sont élevées dans les urines, plus la graisse corporelle est présente. C’est la première fois qu’une telle preuve est apportée en utilisant un autre critère que l’indice de masse corporelle (IMC).

    Une période de vulnérabilité

    En affinant les analyses, les auteurs ont mis en évidence un lien avec le tour de taille chez les filles. Chez les garçons en revanche, l’exposition in utero n’est pas liée à la graisse corporelle. Et l’exposition dans l’enfant n’est pas associée à l’obésité. Cela signifie que la période de vulnérabilité se situe lors de la gestation, estiment les chercheurs.

    « La preuve de l’association entre l’exposition prénatale au BPA et l’obésité chez l’enfant peut être un facteur sous-jacent important dans l’épidémie d’obésité, estime Andrew Rundle, co-auteur de l’étude. Les perturbateurs endocriniens comme le BPA peuvent altérer le métabolisme du bébé et la façon dont les cellules adipeuses se forment au début de la vie. » Voilà qui ne devrait pas 

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