Mortalités maternelle et infantile
Cinq dollars par personne pour sauver 4 millions de vie
Grâce à des interventions sanitaires peu coûteuses, plus de 4 millions de vie pourraient être épargnées chaque année, essentiellement des femmes et des enfants.
Avec seulement 5 dollars (4,0 euors) par personne, il serait possible de sauver plus de 4 millions de vies chaque année, selon une étude publiée dans The Lancet. Ces investissements permettraient de réduire considérablement les décès maternels et infantiles en garantissant un accès à des interventions sanitaires efficaces et relativement peu coûteuses.
Les auteurs ont présenté leurs travaux ce samedi lors d’une conférence sur la santé mondiale à San Francisco (Etats-Unis).
Au cours des 25 dernières années, les efforts de santé publique ont permis de réduire de moitié le nombre de décès chez les enfants de moins de 5 ans et diminué de 43 % le nombre de décès maternels. Reste que plus de 300 000 femmes et 6 millions d’enfants sont morts en 2015. Nous sommes loin des objectifs du millénaire pour le développement des Nations-Unies. Des efforts supplémentaires, en particulier financiers sont donc indispensables.
Améliorer l'accès à la contraception
Les chercheurs de l’école de santé publique Johns Hopkins Bloomberg (Etats-Unis) et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont mis au point un modèle mathématique capable d’évaluer le nombre de morts dans 74 pays à revenus faibles et intermédiaires et le coût des mesures de santé pour les épargner. Plus de 95 % de ces décès concernent des femmes et des enfants.
Parmi les mesures possibles, les experts évoquent l’accès à la contraception qui permettrait de prévenir la mort de 67 000 femmes lors de l’accouchement ainsi que 910 000 décès de nourrissons et d’enfants.
Des soins dans des centres de base
L’amélioration de la nutrition, des soins pré et post-natals, du traitement des diarrhées et des infections graves ou encore l’accès aux antipaludéens permettrait également d sauver des milliers de vie dans les pays les plus pauvres.
Les auteurs soulignent par ailleurs que ces interventions peuvent être délivrées par les personnels de santé et les centres de santé de base présents sur ces territoires. Ils estiment qu’ils pourraient prévenir environ les trois quarts de la mortalité maternelle, néonatale et infantile .
Les hôpitaux ont également la capacité à prévenir les décès liés aux complications de la grossesse et de l’accouchement en améliorant leurs pratiques. « Dans les maternités, il serait possible de mette en place une relève au sein des équipes médicales ainsi qu’une meilleure attribution des tâches entre les médecins, les infirmières et les personnels moins formés », explique le Pr Robert Black, auteur principal de l’étude.