Etude sur 6 000 personnes
Vaccination en pharmacie : 9 Français sur 10 ont confiance
ENTRETIEN. Selon un sondage, 9 Français sur 10 font confiance au pharmacien pour vacciner. Isabelle Adenot, présidente de l'Ordre, y est aussi favorable, mais sous certaines conditions.
La confiance accordée par les Français aux pharmaciens pour mettre en œuvre la vaccination est importante. Dans une étude Opinionway/Satispharma (1) menée sur 6 000 personnes, 8 personnes sur 10 se déclarent en effet favorables à l'autorisation de la vaccination en officine.
Et ils sont même 90 % à avoir confiance dans ces professionnels de santé pour pratiquer cet acte, interdit jusqu'à présent. Parmi les répondants, ce sont les seniors (60-69 ans) qui plébiscitent le plus la vaccination comme une future mission du pharmacien (93 %).
Êtes-vous favorable à la vaccination en pharmacie ?
Source : Satispharma
74% des Français prêts à sauter le pas
Encore plus encourageant pour ces derniers, les 3/4 des répondants seraient même prêts à sauter le pas, en se faisant vacciner en officine. Évidemment, chez les personnes favorables à l'autorisation, cette proportion grimpe à 92 %, alors que seulement 12 % des personnes non favorables à l'autorisation déclarent qu'ils iraient probablement se faire vacciner en pharmacie.
Seriez-vous prêt à aller vous faire vacciner en pharmacie ?
Source : Satispharma
Les pharmaciens fixent leurs conditions
Pour rappel, c'est sous la pression des syndicats de médecins libéraux que la vaccination en pharmacie a été retirée du projet de loi Santé promulgué en janvier dernier. Parmi eux, l’UNOF-CSMF (2), un syndicat de généralistes, qui en 2014 écrivait que « l’indication et la réalisation des vaccinations confiées aux pharmaciens est le symbole que la globalité de la prise en charge par le médecin traitant est remise en question ».
De son côté MG France, le premier syndicat de la profession, ajoutait que la mesure « continue de dépecer la médecine générale en découpant en morceaux le champ d'activité du généraliste ».
Les pharmaciens y sont pour leur part favorables, mais pas à n’importe quel prix. Comme l’Académie Nationale de Pharmacie, Isabelle Adenot, présidente du CNOP (3), veut qu'une formation adaptée soit proposée aux volontaires. Et l'acte devra se faire dans des conditions « bien particulières », soutient-elle. « Je n'envisage pas une vaccination en pharmacie sans d'importantes conditions d'hygiène. Il n'est en aucun cas question de vacciner en plein milieu de la pharmacie, à la vue des clients ».
Enfin, la présidente souhaite débuter l'expérience dans un cadre bien précis. C'est-à-dire « en commençant uniquement avec le vaccin grippe et que sur des adultes chez qui la vaccination a déjà été prescrite une fois ».
Isabelle Adenot a l'intention de défendre à nouveau cette proposition lors du débat national actuel sur la vaccination.
(1) Questionnaire auto-administrée auprès de clients de 65 pharmacies du 06 janvier au 23 mars 2016.
(2) L'Union Nationale des Omnipraticiens Français (les généralistes de la CSMF)
(3) Conseil National de l'Ordre des Pharmaciens