Publié dans Science
Zika : le talon d’Achille du virus vient d’être découvert
Des chercheurs américains ont publié la première image en 3D du virus Zika révélant des cibles potentielles pour des traitements ou des vaccins.
La structure du virus Zika a été déterminée pour la première fois par une équipe américaine de l’université de Purdue. Ces travaux publiés ce jeudi dans la revue Science vont permettre d’accélérer le développement de traitements antiviraux et de vaccins.
En effet, les chercheurs ont identifié des différences de structure entre Zika et d’autres virus de la même famille comme la dengue, le chikungunya ou encore le West Nile. Ces spécificités pourraient expliquer comment le virus Zika passe la barrière placentaire pour infecter le fœtus, et pourquoi il cible en particulier les cellules souches neuronales du fœtus.
Ces structures pourraient être aussi des cibles potentielles pour des traitements antiviraux, ou des vaccins. Certaines de ces régions sont en effet impliquées dans l’ancrage du virus à la surface des cellules humaines, première étape avant de pénétrer dans les cellules et les infecter. Ainsi, une molécule capable de bloquer cette liaison entre Zika et les cellules permettrait de lutter contre l’infection.
Source : "The 3.8 Å resolution cryo-EM structure of Zika virus", Science DOI: 10.1126/science.aaf5316
Améliorer les outils de diagnostic
Les chercheurs soulignent par ailleurs que malgré ces différences, le virus Zika est très similaire à ces cousins la dengue ou le virus de la fièvre jaune. Ceci est une bonne nouvelle car les laboratoires qui tentent actuellement de développer des vaccins s’appuient sur les travaux déjà réalisés pour mettre au point le vaccin contre ces pathologies infectieuses.
Cette découverte pourrait également améliorer le développement d’outils de diagnostic plus fiables que ceux actuellement utilisés. Ces derniers peuvent confondre le virus de la dengue et Zika. Or, au vu des ravages provoqués par ce virus, il est très important d’avoir des techniques de laboratoire capables de faire la distinction entre ces deux agents pathogènes qui sont transmis par le même moustique Aedes et qui circulent simultanément dans les mêmes pays.
L’équipe de recherche a déjà prévu de réaliser des tests afin d’identifier les régions les plus intéressantes pour les différentes stratégies thérapeutiques et diagnostiques.