Estimations de l'OMS
Zika : pas de vaccin avant au moins 3 ans
Un vaccin contre le virus Zika ne verra pas le jour avant trois ans, selon les experts de l'OMS réunis à Genève.
Le vaccin contre le virus Zika ne sera probablement pas disponible avant trois ans. Telle est l’estimation des experts de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), réunis ce mercredi à Genève.
Et encore… la prévision est « optimiste », selon la formule de Jorge Kalil, directeur de l’Institut Butantan, centre de recherches biomédicales brésilien, qui s’exprimait dans le cadre de la conférence. « Normalement, un vaccin prend douze à quinze ans », a-t-il expliqué.
L’OMS a indiqué qu’un profil pour un vaccin contre Zika devra être établi d’ici le mois de mai. Des vaccins sont à l’étude dans 18 laboratoires ou agences nationales de recherche, mais aucun n’a été testé sur des humains.
« Trop tard »
« Il faudra certainement un an avant les essais cliniques, a estimé Marie-Paule Kieny, sous-directrice générale de l’OMS. Après, il faudra voir. Il est par conséquent possible que les vaccins arrivent trop tard pour l’épidémie en cours en Amérique latine. » L'agence onusienne note toutefois que pour cette crise sanitaire, le partage d'informations scientifiques s'avère plus efficace que lors de l'épidémie d'Ebola.
Trois axes prioritaires de recherche ont été définis à Genève, au cours de la session regroupant des scientifiques et des représentants des pays touchés par le virus. Il s’agit en premier lieu de développer des tests pour d’autres virus en lien avec Zika (comme la dengue et le chikungunya), puis de mettre au point des vaccins inactivés pour les femmes en âge de procréer.
Enfin, des outils innovants pour la lutte contre les moustiques doivent voir le jour. Un comité d’urgence de l’OMS se réunira la semaine prochaine pour évaluer l’efficacité des moyens de contrôler la nocivité des moustiques, comme les insecticides ou l’introduction de moustiques irradiés ou génétiquement modifiés.
Zones déconseillées aux femmes enceintes
Ce mardi, l’OMS a conseillé aux femmes enceintes de ne pas se rendre dans les zones touchées par le virus. L’agence juge les informations sur le virus « alarmantes », bien qu’il reste difficile d’établir de manière indubitable le lien entre Zika et les microcéphalies observées chez les bébés exposés in utero.
Au Brésil, 1,5 million de personnes ont été contaminées par Zika depuis 2015 et 4976 cas de microcéphalie, avec un lien avéré ou soupçonné au virus, ont été enregistrés, selon les dernières informations du ministère brésilien de la santé.