A destination des zones endémiques
Zika : les Etats-Unis demanderaient aux femmes enceintes de limiter leurs voyages
Les Etats-Unis envisagent de conseiller aux femmes enceintes de ne pas voyager vers les zones où le virus Zika, responsable de malformations congénitales, est endémique.
- Le risque de microcéphalie, dont est atteint ce bébé, pousse les autorités américaines à la prudence (Felipe Dana/AP/SIPA)
La lutte contre le virus Zika passerait-elle par la limitation des voyages ? C’est en tout cas ce qu’envisagent les autorités sanitaires américaines. A l’heure où les premiers cas importés sont diagnostiqués, les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) évaluent une stratégie de prévention. Pour la première fois, ils pourraient recommander aux femmes enceintes de limiter leurs déplacements vers l’Amérique latine et les Caraïbes.
Si les autorités sanitaires américaines débattent sur l’intérêt d’une telle mesure, c’est que le fardeau du virus Zika est croissant. L’infection est souvent asymptomatique. Mais elle peut se manifester par des éruptions cutanées et des poussées de fièvre. Le risque est particulièrement élevé pour les femmes enceintes.
14 pays endémiques
L’exposition au virus Zika, transmis par le moustique, lors du premier trimestre de grossesse favoriserait la survenue d’une microcéphalie. Cette anomalie de la croissance de la boîte crânienne induit des répercussions sur le développement du cerveau du nouveau-né. Rien qu’au Brésil, où l’épidémie sévit depuis le printemps 2015, quelques 3 000 cas ont été diagnostiqués.
Une relation de cause à effet entre le virus et ces cas de microcéphalie n'a cependant pas encore pu être établie. « Il est très important de confirmer ou d'écarter un lien causal entre l'infection par le virus Zika chez la femme enceinte et la survenue d'une microcéphalie, en menant des travaux de recherche intensifs; cela inclut des études cas-contrôle soignées et d'autres travaux épidémiologiques aussi bien que des tentatives de reproduire ce phénomène sur un modèle animal », soulignent Anthony Fauci et David Morens, de l'Institut américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID) dans un éditorial du New England Journal of Medicine.
L’avis définitif des CDC devrait être rendu ce 14 ou 15 janvier, selon un porte-parole interrogé par le New York Times. Les mesures préventives sont urgentes : les Etats-Unis ont déjà diagnostiqué un cas importé à Houston (Texas). Porto Rico, un de ses territoires non incorporé, est lui atteint de manière endémique, comme 14 autres pays de la zone – dont le département français de la Guyane.