Parution dans Nature
James Bond : le méchant de Spectre est nul en neuro-anatomie
Blofeld, l’ennemi de James Bond dans le dernier Spectre, positionne mal un outil de torture. L’erreur a été remarquée par un neurochirurgien canadien.
Zéro pointé pour Ernst Stavro Blofeld. L’ennemi juré de James Bond (Daniel Craig) dans le dernier film, Spectre, se fait remarquer en dehors des salles obscures. Alors qu’il regardait une scène de torture de l’espion de Sa Majesté, le neurochirurgien Michael Cusimano a noté une grave erreur de mise en scène. Loin de s’arrêter à en parler à son entourage, comme beaucoup de spectateurs, l’homme a vu les choses en grand. Dans la prestigieuse revue Nature, le canadien revient sur les lacunes en anatomie neurologique du méchant, à la tête de l’organisation Spectre.
La scène se déroule en plein désert marocain. L’espion anglais le plus célèbre au monde est attaché à un fauteuil dans une pièce aseptisée. Autour de sa tête, une sorte d'étau sur lequel est montée une mini perceuse robotisée. Face à lui, le grand méchant du film, Ernst Stavro Blofeld (Christoph Waltz). Et il compte bien faire souffrir 007… puis effacer sa mémoire des visages, notamment de son aimée du moment – Madeleine Swann (Léa Seydoux).
Perceuse mal placée
Le dirigeant du Spectre passe à l’action et active la perceuse. La mèche se place derrière l’oreille gauche de James Bond, légèrement en dessous. Au même moment, dans une salle de Toronto (Canada), un neurochirurgien tique. Blofeld « identifie correctement le gyrus fusiforme comme l’aire du cerveau responsable de la reconnaissance des visages, écrit Michael Cusimano dans Nature. Mais dans la pratique la perceuse est placée au mauvais endroit ».
En effet, le gyrus temporal est situé légèrement au dessus de l’oreille gauche. Au lieu d’effacer la mémoire de l’espion, le méchant aurait dû provoquer un AVC ou une hémorragie massive, explique le neurochirurgien. Et pour cause : la perceuse perce l’artère vertébrale et les os du cou ! « Si Blofeld avait été mon étudiant, il aurait certainement échoué en neuro-anatomie », conclut, non sans humour, le Dr Cusimano.
Le canadien se déclare toutefois impressionné par les connaissances théoriques du vilain grecquo-polonais : non seulement il parvient à identifier une zone impliquée dans la mémoire, mais en plus il tire les conclusions adaptées quant aux conséquences des dégâts qu’il y causerait. Reste à améliorer la pratique. Pour cela, le neurochirurgien se dit prêt à offrir ses services aux scénaristes hollywoodiens.
Nos meilleurs voeux pour cette nouvelle année...Et surtout la #santé !!
Posté par Pourquoidocteur sur jeudi 31 décembre 2015