Tumeur

Covid-19 : le SARS-CoV-2 pourrait aider à lutter contre le cancer

Des chercheurs ont découvert que l’ARN du virus SARS-CoV-2, à l’origine de la Covid-19, déclenche le développement d’un type de cellules immunitaires aux propriétés anticancéreuses. 

  • Par Mégane Fleury
  • Mohammed Haneefa Nizamudeen/istock
  • 17 Nov 2024
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    Et si la Covid-19 pouvait soigner ? Des chercheurs américains ont découvert qu’un élément du Sars-CoV-2, le virus responsable de la Covid-19, avait des effets bénéfiques sur le cancer. Cette équipe du Northwestern Medicine Canning Thoracic Institute présente ses conclusions dans Journal of Clinical Investigation. 

    Covid-19 : des cellules immunitaires uniques, capable de lutter contre les tumeurs 

    Les scientifiques ont observé que l’ARN du virus SARS-CoV-2, responsable de la Covid-19, entraîne le développement d’un type de cellules immunitaires aux propriétés anticancéreuses. Ces cellules, baptisées "monocytes non classiques inductibles (I-NCM)", s’attaquent aux cellules du cancer et pourraient potentiellement être exploitées pour traiter les cancers résistants aux thérapies actuelles.

    Au moment de la pandémie, les chercheurs ont constaté qu’un sous-ensemble de cellules immunitaires pouvait être stimulé dans le corps lorsque l'ARN du virus active certains signaux dans le système immunitaire. "Ces signaux provoquent la transformation de monocytes communs - un type ordinaire de globule blanc - en I-NCM, expliquent-ils. Ces cellules nouvellement formées ont la capacité de se déplacer à la fois dans les vaisseaux sanguins et dans les tissus environnants où les tumeurs se développent, ce que la plupart des autres cellules immunitaires ne peuvent pas faire."

    Comment les cellules issues de SARS-CoV-2 parviennent à réduire les tumeurs ? 

    Cette double capacité rend ces cellules immunitaires si particulières. "En règle générale, les cellules immunitaires appelées monocytes non classiques patrouillent les vaisseaux sanguins, à la recherche de menaces, rappelle le Dr Ankit Bharat, auteur principal. Mais elles ne peuvent pas pénétrer dans le site de la tumeur elle-même en raison de l'absence de récepteurs spécifiques."

    Or, les I-NCM, créés lors d’une forme grave de la Covid-19, conservent un récepteur unique appelé CCR2, qui leur permet de se déplacer au-delà des vaisseaux sanguins et d’infiltrer l’environnement tumoral. "Une fois sur place, ils libèrent certains produits chimiques pour recruter les cellules tueuses naturelles du corps, détaille le spécialiste. Ces cellules tueuses envahissent ensuite la tumeur et commencent à attaquer directement les cellules cancéreuses, contribuant ainsi à réduire la taille de la tumeur."

    Traitement du cancer : des molécules capables d’imiter les fonctions de SARS-CoV-2

    Dans un essai sur des tissus humains et des modèles animaux, les scientifiques américains ont constaté que ces cellules immunitaires pouvaient être stimulées à l’aide de petites molécules. Pour eux, cela pourrait offrir une nouvelle option thérapeutique potentielle pour les patients atteints de cancer.

    "Nous avons spécifiquement observé une réponse avec le mélanome, le cancer du poumon, du sein et du côlon dans l’étude, développe le Dr Ankit Bharat. Bien que cette approche soit encore à ses débuts et que son efficacité n’ait été étudiée que dans des modèles animaux précliniques, elle laisse espérer que nous pourrions utiliser cette approche pour aider les patients atteints de cancers avancés qui n’ont pas répondu à d’autres traitements."

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