Choc à la tête
Quels sont les sympômes d'une commotion cérébrale ?
"La commotion cérébrale est un traumatisme qui n’est bénin qu’en apparence", explique le Pr Jacques Touchon. Voici comment la repérer.
Un collectif de médecins, de sportifs, de responsables associatifs et d’entrepreneurs appelle à une mobilisation énergique autour des commotions cérébrales.
Commotion cérébrale : des symptômes variables
"Occasionnant un déplacement brusque du cerveau dans la boîte crânienne, la commotion cérébrale est un traumatisme qui n’est bénin qu’en apparence, car il déclenche dans le cerveau une série de réactions pouvant aboutir en particulier à de la neuroinflammation", explique le Pr Jacques Touchon. "Les symptômes, variables, dépendent des zones du cerveau touchées : convulsions, troubles de l’équilibre, confusion, désorientation, expression stupéfiée, perte de connaissance dans environ 15 % des cas", précise-t-il.
Commotion cérébrale : quelles conséquences pour la santé ?
"La répétition des commotions fait courir le risque de maladies neurodégénératives, telles que l’encéphalopathie chronique post-traumatique qui évolue de façon irrémédiable vers un état de démence" ajoute-t-il.Certains sportifs victimes de commotion cérébrales peuvent également éprouver des séquelles des mois voire des années durant : angoisses, troubles de l’équilibre, irritabilité, maux de tête, insomnies, dépression…
"J’ai vu trop de détresse s’installer chez des personnes victimes de commotions : des séjours en hôpital psychiatrique, des divorces...", rapporte aussi Antoine Semeria, avocat fondateur de l’association Alerte Commotions.
Commotion cérébrale : quelle prise en charge ?
Pour éviter tous ces maux, les spécialistes recommandent d’abord aux sportifs qui ont subi un choc à la tête de sortir du terrain. "Trop de sportifs restent encore sur l’aire de jeu après une commotion, or la sortie immédiate est indispensable. Ceux qui restent commotionnés et reprennent des impacts sur leur cerveau endommagé risquent de graves séquelles", insiste le Dr Jean-François Chermann, neurologue et spécialiste des commotions chez les sportifs. "Un joueur qui reste au sol, peine à se relever, se tient la tête… Ces indices doivent alerter et faire consulter un neurologue dans les 48 heures – mesure déjà instaurée par les instances françaises du rugby et du football professionnels", poursuit-il.
Les experts alertent également sur le fait que "le casque n’est d’aucune protection contre les commotions, même s’il crée un rempart salutaire contre les lésions externes". "Si le risque zéro n’existe pas, il est urgent d’améliorer la connaissance, le dépistage et la prise en charge des commotions", estiment-ils par ailleurs. "Il importe aussi de libérer la parole des blessés et de mener une réflexion pour adapter, sport par sport, les règles de match ou d’entraînement", écrit le collectif. De nombreux sports augmentent le risque de commotions cérébrales : plaquages au rugby, chocs et têtes répétées dans le football, percussions dans le hockey, le handball ou le basket, coups portés à la boxe, accidents d’équitation, de ski, de VTT, de sport automobile, de voile et même de natation synchronisée...