Santé publique

Mesures anti-tabac : le grand public favorable à des interdictions plus strictes

L’opinion publique soutient les politiques gouvernementales de lutte contre le tabac visant à interdire sa consommation dans certains espaces publics, privés et semi-privés, selon une nouvelle étude. 

  • Par Diane Cacciarella
  • Wipada Wipawin/iStock
  • 13 Mai 2023
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    En France, le tabac est la première cause évitable de mortalité, selon le ministère de la Santé. Pour lutter contre cette addiction, les pouvoirs publics ont mis en place plusieurs mesures : interdiction de fumer dans tous les lieux publics, de vendre du tabac à des mineurs, remboursement à 65 % par l’Assurance-maladie de certains substituts nicotiniques pour arrêter de fumer, augmentation du prix du paquet de cigarette, etc. Mais que pense l’opinion publique de ces politiques de lutte contre le tabac ? 

    L’opinion publique favorable à l’interdiction dans certains lieux…

    La réponse est dans une étude qui vient d’être publiée dans la revue eClinicalMedicine Journal. En effet, des chercheurs ont évalué le soutien de l’opinion publique aux mesures visant à interdire la cigarette dans certains lieux publics, privés - comme les voitures ou le balcon d’un logement - et semi-privés comme les jardins partagés. Pour cela, ils ont fait une méta-analyse de précédents travaux réalisés sur ce sujet. Au total, 107 études provenant de 33 pays ont été incluses pour l'analyse : 67 évaluaient le soutien public à des scénarios hypothétiques, 36 aux politiques déjà mises en œuvre et 4 aux politiques susceptibles d'être mises en place ou étendues.

    Les chercheurs ont ainsi observé que le public soutenait les mesures visant à interdire la cigarette dans les espaces intérieurs privés (73 %), dans les espaces intérieurs semi-privés (70 %) et dans certains espaces extérieurs comme les cours d'école, les terrains de jeux, les parcs et les plages (69 %). De manière générale, l’opinion publique était plus en faveur des politiques de lutte contre le tabac dans les espaces couramment fréquentés par les enfants. 

    …mais pas dans les espaces extérieurs privés

    En revanche, pour d’autres lieux extérieurs, ce soutien diminuait fortement. Pour ceux qui reçoivent du public, comme les terrasses de cafés et de restaurants, il n’était que de 50 %. Pour les espaces extérieurs privés, à l’instar des balcons privés, il était de 41 %.

    Les scientifiques ont aussi observé que l’adhésion aux politiques anti-tabac était plus élevée chez les non et les ex-fumeurs que chez les fumeurs. Les femmes, fumeuses ou pas, étaient généralement plus en faveur de ces mesures que les hommes. Par ailleurs, il n’y avait pas de différence en fonction du revenu des pays : faible, intermédiaire ou élevé. 

    Les auteurs invitent donc les décideurs politiques à prendre davantage de mesures pour protéger le public. En France, encore un million de personnes sont exposées au tabagisme passif et celui-ci provoque 3.000 à 5.000 morts par an, selon le ministère de la Santé

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