Contraception

Mifépristone : qu’est-ce que cette pilule abortive suspendue par un juge aux USA ?

Aux USA, le juge fédéral du Texas Matthew Kacsmaryk a suspendu l’autorisation de mise sur le marché américain de la Mifépristone, l'une des deux pilules nécessaires à l’IVG médicamenteuse. 

  • Par Diane Cacciarella
  • Darwel/iStock
  • 08 Avr 2023
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    Ce vendredi 7 avril, le juge fédéral conservateur du Texas, Matthew Kacsmaryk, a demandé à l'agence américaine du médicament (Food and Drug Administration, FDA) de retirer l'autorisation de mise sur le marché de la mifépristone. Si la demande est acceptée, cette pilule abortive ne sera plus disponible sur l’ensemble du territoire.  

    IVG : un nouvelle menace aux USA

    Le Président des États-Unis, Joe Biden, s’est tout de suite positionné contre cette décision et assure que son administration va la combattre. Sa vice-présidente, Kamala Harris, a évoqué “une décision sans précédent qui menace les droits des femmes dans tout le pays."

    En juin 2022, la Cour Suprême des États-Unis avait jugé l’arrêt Roe vs Wade totalement infondé. Depuis, chaque État peut décider, sur son sol, de rendre légal ou non l’accès à l’interruption volontaire de grossesse (IVG). La demande de Matthew Kacsmaryk sera aussi examinée par la Cour Suprême. 

    Mifépristone : une pilule abortive utilisée depuis plus de 20 ans

    La mifépristone est l'une des deux pilules nécessaires pour réaliser une IVG médicamenteuse. Cette pilule, agréée et prescrite par le monde médical depuis plus de 20 ans, contient un stéroïde de synthèse à action antiprogestative. Selon le site Vidal, elle est utilisée pour :

    • les interruptions thérapeutiques de grossesse ;
    • la préparation du col à l’interruption de grossesse ;
    • l’induction du travail en cas de mort fœtale in utero.

    Le cachet est pris en combinaison avec du misoprostol, pour plus d’efficacité et moins de douleurs. Si l’interdiction est confirmée aux USA, les Américaines pourront prendre du misoprostol seul. 

    En France, toutes les femmes, même les mineures, peuvent avoir recours à l’IVG. Celle chirurgicale peut être pratiquée jusqu'à la fin de la 14e semaine de grossesse, soit 16 semaines après le début des dernières règles, selon le site du gouvernement. L'IVG médicamenteuse, elle, peut être pratiquée jusqu'à la fin de la 7e semaine de grossesse, soit au maximum 9 semaines après le début des dernières règles. Qu’il s’agisse de l’une ou l’autre de ces deux méthodes, l’Assurance maladie le prend en charge à 100 %. 

    D’après la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), il y a eu 223.300 IVG en France en 2021, soit un volume stable par rapport à 2020.

    Dans le monde, une quinzaine de pays interdisent totalement l’IVG, comme le Sénégal, le Laos ou encore Malte. Dans d’autres - Pologne, Brésil, Mexique, etc. -, elle n’est autorisée que pour les cas où la vie, la santé physique et mentale de la femme sont menacées.

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