Sommeil
"Ventre à bière" : les personnes qui ne dorment pas ce nombre d'heures y sont plus sujettes
La probabilité d’avoir un ventre à bière serait liée au sommeil : ceux qui dorment moins de huit heures sont plus à risque.
Nos nuits sont de plus en plus courtes. D’après l’Inserm, les Français dorment environ 1h30 de moins qu’il y a 50 ans. Or, dormir suffisamment contribue à rester en bonne santé. Selon une nouvelle étude, parue dans la revue spécialisée Sleep Medicine, des nuits de sommeil trop courtes ont aussi des conséquences sur notre apparence physique : elles augmenteraient le risque d’avoir une accumulation de graisse viscérale au niveau du ventre. Celle-ci, plus couramment appelée "ventre à bière", se situe autour des organes vitaux, comme le foie ou les intestins. Invisible à l’œil nu, elle augmente le risque de maladies cardiovasculaires et de cancer. "Comme elles se logent autour des viscères, les graisses enveloppent les veines reliant les intestins au foie, précise l’Institut de prise en charge de l’obésité. Lorsque la graisse viscérale est en excès, elle passe directement dans les veines."
Graisse viscérale : plus le sommeil est court, plus elle s’accumule
Pour comprendre le lien entre sommeil et graisses viscérales, les auteurs de cette nouvelle étude ont analysé les données scientifiques de plus de 5.000 adultes. Ils ont répondu à des questionnaires sur leur sommeil et ont passé des examens aux rayons X pour que les chercheurs puissent observer la répartition de leur graisse. Le temps de sommeil moyen des participants était compris entre 2 h et 12 h. La majorité des participants dormaient entre 7 et 8 heures par nuit.
Les chercheurs ont observé une corrélation négative entre la durée de sommeil et la graisse viscérale : moins nous dormons, plus elle s’accumule. Mais il y a un effet de plateau à partir de 8 heures, cela signifie que dormir plus que 8 heures ne protège pas davantage contre le risque de graisse viscérale. Par ailleurs, les scientifiques remarquent que le manque de sommeil chronique est un facteur de risque important de l’augmentation de la graisse viscérale.
Pourquoi le manque de sommeil augmente la graisse viscérale ?
Dans leur étude, les chercheurs donnent quelques explications à ce phénomène. Selon eux, le manque de sommeil contribue à la dérégulation de certaines activité cérébrales dans des zones liées au système de récompense et à l’appétit. Cela augmente aussi la résistance à l’insuline, qui contribue à une hausse de ce type de graisse. Mais cela participe également à des dérèglements hormonaux, ce qui peut augmenter l’appétit.
Sommeil : dormir suffisamment pour limiter l’apparition de la graisse viscérale
Pour limiter les risques, il faudrait donc dormir huit heures par nuit. "Notre étude contribue aux récentes preuves suggérant un lien important entre la privation de sommeil et la prise de poids, ce qui pourrait être cliniquement significatif, car l'adiposité viscérale est associée à des problèmes métaboliques tels que la résistance à l'insuline, le diabète de type 2 et les maladies cardiovasculaires", conclut Le Dr Panagiotis Giannos, co-auteur de l’étude, dans un article du Daily Mail. En parallèle, une alimentation équilibrée, un stress limité et une activité sportive régulière permettent de réduire la graisse viscérale ou de l’empêcher de s’installer autour de nos organes.