Axe intestin-cerveau
Santé intestinale : avoir des amis est bon pour le microbiote !
Avoir un bon entourage est essentiel pour avoir un estomac sain, d’après une étude.
L'amitié est tout aussi importante pour notre santé physique que pour notre bien-être mental… c’est ce qu’ont découvert des chercheurs de l'Université d'Oxford grâce à leurs travaux sur des macaques.
Avoir des amis renforce l'immunité
D’après l’équipe de recherche, plus les singes sont sociaux, plus ils ont des microbes intestinaux bénéfiques qui renforcent leur immunité et ont un effet anti-inflammatoire dans leur système intestinal.
Les singes qui passaient moins de temps avec leurs amis présentaient des quantités plus élevées de Streptococcus, la bactérie à l'origine de maladies telles que l'angine streptococcique et la pneumonie chez l'homme, expliquent les chercheurs dans Frontiers in Microbiology.
Et Faecalibacterium et Prevotella étaient les microbes intestinaux les plus courants chez les singes les plus sociaux. Or, Faecalibacterium est bien connu pour ses puissantes propriétés anti-inflammatoires et est associé à une bonne santé, d’après les auteurs.
Le toilettage est représentatif de l'amitié entre les singes
Pour mener leurs travaux, les scientifiques ont étudié entre 2012 et 2013, 50 échantillons de selles provenant d’un groupe de macaques vivant sur l'île de Cayo Santiago, au large de la côte est de Porto Rico. Il comprenait 22 mâles et 16 femelles âgés de 6 à 20 ans.
Pour mesurer le niveau de lien social des singes, ils ont regardé le temps que chaque animal passait à se toiletter, à être toiletté, et combien de partenaires de toilettage ils avaient. Ils ont ensuite mesuré la composition et la diversité des microbes intestinaux dans les échantillons de selles.
Le stress de l'isolement est néfaste pour les bactéries intestinales
Les chercheurs ont découvert que les microbes bénéfiques peuvent s'échanger lors du contact et du toilettage mais l'amitié aurait également un autre effet moins direct :
"Les singes ayant moins d'amis peuvent être plus stressés, ce qui affecte alors la présence de ces microbes délétères. Outre le fait que le comportement influence le microbiome, nous savons également qu'il s'agit d'une relation réciproque, le microbiome pouvant à son tour affecter le cerveau et le comportement", explique l'auteur principal, le Dr Katerina Johnson, associée de recherche au département de psychologie expérimentale et au département de psychiatrie de l'université d'Oxford.