Symptômes
Anévrisme cérébral : peut-on en repérer les signes avant la rupture ?
Dans certains cas, plusieurs symptômes pourraient révéler l’existence d’un anévrisme en développement dans le cerveau, affection qui touche entre 1 et 4 % de la population.
"L’anévrisme, c’est comme une cloque, une ampoule sur un tuyau d’arrosage." Un anévrisme cérébral désigne la dilatation anormale d’une artère du cerveau. Cette malformation fragilise la paroi artérielle qui, au-delà d'une certaine taille, peut se rompre, provoquant une brutale hémorragie interne : c'est ce qu’on appelle la rupture d'anévrisme cérébral, qui frappe chaque année environ 6.000 personnes en France. Dans la plupart des cas, ces ruptures surviennent soudainement et sont donc impossibles à anticipées. L’événement, s’il ne s’avère pas fatal dans la moitié des cas, provoque des lésions neurologiques permanentes.
Dans un récent article, le Dr Scott Simon, neurochirurgien à l’hôpital Penn State Health aux Etats-Unis, rappelle toutefois que dans certains cas, plusieurs symptômes peuvent être annonciateurs d’un "anévrisme en développement", avant qu’il ne se rompe. Ce qui permettrait de détecter précocement la maladie et d’agir, dans la mesure du possible.
Des anévrismes cérébraux "découverts par hasard"
Douleur au-dessus et derrière l’œil, engourdissement, faiblesse, paralysie d’un côté du visage, pupille dilatée, vision double ou autre changement visuel : tels sont les possibles "signes avant-coureurs d’un anévrisme cérébral qui se développe lentement", d’après le médecin qui s’appuie sur les instituts nationaux de santé.
Pourtant, "ces symptômes ne mènent pas souvent à un diagnostic médical", fait remarquer le Dr Scott Simon. "La grande majorité des patients subissent une scintigraphie du cerveau pour un autre motif, comme un accident vasculaire cérébral (AVC) ou une attaque ischémique transitoire, et leurs anévrismes sont découverts par hasard." Et "même si l’anévrisme cérébral est repéré avant la rupture, il n’y a souvent pas grand-chose à faire, hormis hospitaliser la personne pour une surveillance régulière". Le neurochirurgien ajoute néanmoins qu’un "anévrisme en développement peut parfois représenter une menace imminente, et les médecins peuvent décider d’opérer pour l'enlever", en fonction de l’état de santé du patient et de l’emplacement de la lésion dans le cerveau.
Les facteurs de risque d’anévrisme cérébral
1 à 4 % des personnes vivraient avec un anévrisme cérébral sans même le savoir, selon les études. Selon la Brain Aneurysm Foundation, la majorité d’entre elles ont entre 35 et 60 ans, mais ces ruptures peuvent se produire à tout âge, même dans l'enfance. A l’heure actuelle, les médecins ne recommandent pas à la population de se faire dépister, sauf si un membre de la famille a déjà été diagnostiqué d’un anévrisme dans le cerveau.
"Si nous ne savons pas la cause de l’anévrisme cérébral, certains facteurs de risque semblent entrer en jeu, affirme Dr Simon. Nous savons que les anévrismes cérébraux peuvent être héréditaires [et] qu’ils se produisent plus fréquemment chez les fumeurs." Un des meilleurs moyens de limiter la casse reste la prévention, à savoir "bannir le tabac et contrôler sa tension artérielle" en adoptant un mode de vie plus sain et plus actif.