Alimentation
Manger plus de fruits et de légumes permet d'optimiser la durée du sommeil
Des chercheurs finlandais ont examiné le lien entre la consommation de fruits et légumes et la durée du sommeil.
Le sommeil et l'alimentation sont des déterminants essentiels de la santé et du bien-être en général, qui peuvent s'influencer mutuellement. Dans une nouvelle étude, des scientifiques de l'université d'Helsinki et de Turku (Finlande) ont voulu comprendre comment la nutrition affecte le sommeil. Ils ont également étudié le rôle que les chronotypes individuels (c’est-à-dire les préférences en matière de temps d'activité, comme le matin ou le soir) pourraient jouer dans les choix alimentaires et la durée du sommeil.
Près de 76 % des participants dormaient 7,7 heures par nuit
Pour mener à bien leurs travaux, parus dans la revue Frontiers in Nutrition, l’équipe a examiné les détails d’une cohorte nationale réalisée en 2017. Au total, 5.043 adultes âgés de 18 ans et plus ont répondu en détail à 134 questions sur leur alimentation quotidienne au cours des 12 derniers mois. Les participants ont aussi dû indiquer leur tendance à dormir à une certaine heure de la journée et la durée typique de leur sommeil au cours d'une période de 24 heures. "Les facteurs démographiques et socio-économiques ont été pris en compte", ont précisé les chercheurs.
À partir des réponses au questionnaire, ils ont classé la durée de sommeil en trois catégories : courte (moins de 7 heures par nuit pour 21 % des volontaires), normale (7-9 heures par nuit pour 76,1 %) et longue (9 heures et plus par nuit pour 2,9 %). La durée moyenne du sommeil des petits dormeurs était de 6 heures, celle des dormeurs normaux de 7,7 heures et celle des grands dormeurs de 10,1 heures. Selon les données, 61,7 % des adultes se sont classés dans la catégorie "des chronotypes intermédiaires", tandis que 22,4 % ont précisé qu'ils étaient du type "matin" et 15,9 % se sont identifiés comme étant du type "soir".
Une consommation réduite de certains fruits et légumes est liée à une durée de sommeil longue et courte
D’après les recherches, les personnes dont la durée de sommeil était courte consommaient 37 g de fruits et légumes en moins par jour que les dormeurs normaux/ Même constat pour les "gros" dormeurs qui consommaient 73 g de fruits et légumes en moins par jour. Cependant, la consommation de différents types de fruits et légumes a donné des résultats variables.
"Dans le sous-groupe des légumes, des différences significatives ont été observées dans la consommation de légumes à feuilles vertes, de légumes-racines et de légumes-fruits (par exemple, tomates, concombres), entre les dormeurs normaux et ceux qui dorment peu. De même, pour les dormeurs normaux et ceux qui dorment longtemps, des différences significatives ont de nouveau été notées pour les légumes à feuilles vertes et les légumes-fruits. Cependant, d'autres légumes frais et en conserve tels que le chou, les champignons, l'oignon, les pois et les haricots n'ont pas présenté de différences significatives", ont expliqué les scientifiques.Côté fruits, une différence a été constatée dans la consommation de baies et d'autres fruits frais et en conserve entre les dormeurs normaux et ceux ayant un court sommeil. "Pour les dormeurs normaux et les gros dormeurs longs, la seule différence significative a été observée dans la consommation de pommes."
Des interventions ciblées axées sur les sous-groupes de fruits et légumes
Dans les conclusions, l’équipe indique que, face à ces résultats, il est nécessaire de prendre en compte les habitudes de sommeil dans l'intervention diététique. Elle estime que des interventions ciblées axées sur les sous-groupes de fruits et légumes avec des associations prononcées, comme les légumes à feuilles vertes et les légumes-fruits, peuvent conduire à un changement de comportement impactant. "Des recherches supplémentaires, en particulier des études longitudinales, sont nécessaires pour mieux comprendre ces associations et leurs répercussions sur la santé publique, en particulier dans les régions dont la structure démographique et les habitudes alimentaires sont semblables à celles de la Finlande."