Traitements
Comment vaincre les fuites urinaires ?
Plusieurs traitements existent pour venir en aide aux personnes souffrant d’incontinence urinaire. Tour d'horizon.
"Les urologues ont une place centrale auprès des personnes souffrant de fuites urinaires. Il existe un grand panel de traitements possibles pour traiter cette pathologie que le médecin adapte par étape à son patient." A l’occasion d’une semaine de sensibilisation à l’incontinence urinaire, l’AFU (Association Française d’Urologie) fait le point sur les différentes manières de prendre en charge cette maladie handicapante.
Incontinence urinaire : quels sont les premiers examens à faire ?
"Dès les premières fuites, il est nécessaire de consulter un urologue. Ce dernier va tout d’abord vérifier l’éventuelle présence d’une maladie grave qui serait à l’origine de l’incontinence (tumeur de la vessie, infections, maladies neurologiques, etc)", commencent les urologues.
Le médecin spécialiste va ensuite demander au patient de réaliser un agenda de ses mictions. "Ce document primordial permettra de comptabiliser le nombre de mictions, d’urgenturies, de fuites quotidiennes et de levers nocturnes", poursuivent les experts. "Pour les hommes, l’urologue va également s’intéresser à la prostate du patient pour écarter un éventuel trouble de vidange associé", ajoutent-ils.
Incontinence urinaire : quels sont les traitements disponibles ?
Une fois ces examens réalisés, les urologues peuvent proposer différents traitements.
Dans le cadre de "l’incontinence urinaire à l’effort", on commence par la rééducation périnéale et on évite les facteurs favorisants. En cas d’obésité par exemple, le traitement au long cours est principalement la perte de poids.
Les urologues peuvent aussi proposer une chirurgie, dont le principe consiste à renforcer le périnée ou le sphincter en utilisant soit des moyens naturels, soit des renforts prothétiques.
Pour "l’incontinence urinaire sur envies pressantes", cela passe toujours par la rééducation périnéale et la modification du mode de vie. Un grand buveur de thé ou de café va ainsi devoir réduire sa consommation, car ces boissons sont des substances excitantes pour la vessie.
"Des médicaments peuvent être associés à de la kinésithérapie", indique encore l’AFU. "Les urologues peuvent également proposer des traitements oraux visant à relâcher la vessie ou à différer les sensations de besoin d’uriner", détaille l’organisation à but non lucratif.
La stimulation dont le principe consiste à délivrer des petits courants électriques au nerf de la vessie afin de restaurer sa fonction normale est aussi une solution.
En dernier lieu, il est pour finir possible d’injecter des médicaments dans la vessie directement pour la calmer.
L’incontinence urinaire ne touche pas que les femmes
L’incontinence urinaire à l’effort touche principalement des femmes qui ont eu plusieurs grossesses, des accouchements difficiles, des bébés au poids de naissance important ou qui n’ont pas fait de rééducation périnéale… Mais d’autres facteurs comme le surpoids, l’obésité, les chirurgies pelviennes et les sports à risque peuvent également induire cette pathologie.
Les hommes sont également confrontés aux pertes urinaires, notamment dans le cas de soucis prostatiques. Ce trouble survient chez 3 à 5 % des quadragénaires et augmente ensuite avec l’âge pour concerner 10 % des hommes de 60 ans et 30 % des hommes de 90 ans.
En Europe, 55 à 60 millions de personnes souffrent d’incontinence urinaire et 1/4 de la population française est directement concerné par cette maladie.