Réseaux sociaux
Psychologie : qu’est-ce qui entraîne une dépendance malsaine à TikTok ?
Certaines personnes ont vite tendance à devenir accros au réseau social TikTok. Voici pourquoi.
Une nouvelle étude publiée dans BMC Psychology met en lumière la dynamique mentale qui fonde l'utilisation excessive du réseau social TikTok (aussi appelée par les auteurs "TikTok Use Disorder", ou "TTUD").
TikTok : les émotions négatives entraînent une dépendance malsaine
L'étude a en effet révélé que les personnes ayant un niveau élevé d'émotions négatives et un manque d’autodiscipline étaient plus susceptibles de développer une dépendance malsaine à l'égard de TikTok, cette relation étant fortement accentuée par les symptômes dépressifs.
L'étude a également démontré qu'en moyenne, les femmes et les jeunes affichaient des scores plus élevés en matière de TTUD (TikTok Use Disorder), tandis que les participants plus âgés présentaient des tendances de TTUD moins marquées.
Compte tenu de la conception unique de TikTok et de son attrait massif, les chercheurs ont cherché à mieux comprendre l'impact spécifique de la plateforme sur la santé mentale.
"La surutilisation des médias sociaux n'est actuellement pas reconnue comme un problème de santé mentale officiel", écrivent les auteurs de l’essai Christian Montag et Sebastian Markett. "Ce domaine est un sujet de discussion permanent et controversé", ajoutent-ils.
Pour leur étude, les chercheurs ont d'abord passé au crible un vaste ensemble de 7.111 personnes, puis ont réduit l'échantillon à 383 participants qui ont affirmé utiliser les réseaux sociaux et plus particulièrement TikTok. Tous étaient âgés d'au moins 18 ans.
Dépendance à TikTok : métholodogie de l’enquête
Les participants ont reçu une série de questionnaires, dont le principal est le TikTok Use Disorder-Questionnaire (TTUD-Q), que les chercheurs ont adapté à partir du Gaming Disorder.
Cette approche a consisté à reformuler les questions pour les axer sur l'utilisation de TikTok, en saisissant des éléments tels que la perte de contrôle, la priorité accordée à TikTok par rapport à d'autres activités quotidiennes ou encore la poursuite de l'utilisation du réseau social malgré les conséquences négatives. Les scientifiques ont également utilisé le Patient Health Questionnaire-8 (PHQ-8) pour évaluer les tendances dépressives des participants et le Big Five Inventory-10 (BFI-10) pour évaluer les traits de personnalité.
L'étude, comme toute recherche, comporte des limites. Par exemple, le profil démographique unique des participants, plus âgés que la moyenne des utilisateurs de TikTok, peut biaiser les résultats.
Des recherches plus approfondies avec des cohortes plus jeunes sont donc nécessaires pour confirmer ces résultats.