Octobre rose
Cancer du sein : 5 mythes déconstruits par un oncologue
Les symptômes réels du cancer du sein et les mythes autour de cette pathologie expliqués par un oncologue.
Il est parfois difficile de reconnaître les symptômes d’une maladie, et le cancer du sein ne fait pas exception. Dans un article publié sur le site de la Cleveland Clinic, l’oncologue Dr Megan Kruse fait le point sur les symptômes réels du cancer du sein et déconstruit les mythes.
Les différents symptômes du cancer du sein
Tout d’abord, en ce qui concerne les symptômes courants des différents types de cancers du sein, Megan Kruse dresse la liste suivante :
- Un changement de taille, de forme du sein ou de son contour.
- Une masse, une bosse ou un épaississement dans ou près du sein, ou sous les aisselles.
- Unchangement dans l’apparence ou la sensation de la peau du sein ou du mamelon.
- Une rougeur sur la peau du sein ou du mamelon.
- Une zone avec un aspect différent comparativement au reste de votre poitrine.
- Une zone durcie sous la peau.
- Un écoulement de liquide clair ou contenant du sang provenant de votre mamelon.
Bien sûr, d’une personne à l’autre, ces symptômes peuvent être différents. Mais si vous souffrez de l’un ou de plusieurs d’entre eux, il est recommandé de consulter votre médecin généraliste pour faire des examens et poser un diagnostic.
Hormis les professionnels de santé, il est parfois difficile de connaître les signes de la maladie et, surtout, de les distinguer de faux symptômes. Pour vous aider à faire le tri, Megan Kruse a recensé les mythes les plus répandus, à tort !
Le différents mythes autour du cancer du sein
Premier mythe : Si une grosseur au sein est mobile, ce n’est pas un cancer. Non, car "la plupart des cancers du sein débutent de façon mobile, indique le Dr Megan Kruse. Ce n’est souvent que lorsqu’ils grandissent, qu’ils s’attachent à quelque chose, qu’ils arrêtent de bouger.”
Ainsi, si vous effectuez des auto-contrôles, il faut rechercher dans le sein et autour car, s’il y a une grosseur, elle peut bouger. L’idéal, comme le rappel l’Institut national du cancer est de faire examiner ses seins (observation et palpation) une fois par an à partir de 25 ans par son médecin généraliste, son gynécologue ou sa sage-femme.
Deuxième mythe : le cancer du sein ne fait pas mal. Faux, cette maladie est douloureuse en fonction de la zone touchée et de l’agressivité de la tumeur. Ainsi, si vous avez une douleur persistante à la poitrine, il faut consulter rapidement car plus le cancer est diagnostiqué tôt, plus les pronostics sont bons. Selon le site de l’Assurance maladie, il y aurait 99 % de survie à cinq ans pour un cancer du sein détecté à un stade précoce contre seulement 26 % lorsqu’il est diagnostiqué à un stade tardif. Mais le Dr Megan Kruse rassure : “La plupart des femmes ressentent des douleurs mammaires générales ou des courbatures qui vont et viennent. Ce n'est généralement pas le signe d’un cancer mais plutôt de fluctuations hormonales ou d’un excès de caféine."
Troisième mythe : Les femmes ayant du tissu mammaire grumeleux ont des seins denses. La réponse est non selon le Dr Megan Kruse : "Les tissus mammaires grumeleux n'ont rien à voir avec la densité mammaire, explique-t-elle. Vos seins peuvent sembler grumeleux mais ne pas paraître denses sur une mammographie.” L’aspect grumeleux du sein est plutôt le signe d’une fibrose kystique du sein, aussi appelé changements fibrokystiques du sein, qui est une affection bénigne courante.
La présence de tissu mammaire dense n’est pas grave non plus. Selon la Société canadienne du cancer, elle rend plus difficile la détection du cancer dans les seins car le tissu mammaire apparaît blanc à la mamographie, comme les tumeurs et peut donc les cacher. C’est pour cette raison que les femmes ayant du tissu mammaire dense peuvent opter pour une mammographie 3D voire, pour celle à haut risque, un dépistage par IRM.
Quatrième mythe : Les médecins peuvent déterminer si une grosseur est un cancer simplement en la touchant. Faux, aucun professionnel de santé ne peut établir ce diagnostic avec une simple palpation. “[Ceux] qui disent “Tout va probablement bien” sans chercher plus loin peuvent retarder le diagnostic de cancer du sein”, estime le Dr Megan Kruse. En cas de doute, vous pouvez toujours demander une mammographie et des examens plus approfondis.
Mythe 5 : L’écoulement de liquide du mamelon est un symptôme. Tout dépend du type de liquide. Les femmes qui ont allaité peuvent avoir des restes, ce qui peut provoquer des écoulements verdâtres à noirs. "Ce qui est plus préoccupant, c'est un écoulement clair ou avec du sang qui s'échappe lorsque vous n'exercez pas de pression, précise le Dr Megan Kruse. Ce type d’écoulement peut être un signe d’un cancer du sein dans environ 10 % des cas. Même en cas d’écoulement avec sang, la cause est généralement une affection bénigne à l’intérieur du canal galactophore [les canaux qui transportent le lait vers le mamelon].”
En France, le dépistage organisé du cancer du sein concerne toutes les femmes entre 50 et 74 ans. Elles reçoivent tous les deux ans une invitation à faire une mammographie de dépistage, qui est entièrement prise en charge par la sécurité sociale. Mais, même si vous avez un suivi régulier, il est très important de consulter si vous remarquez une anomalie.
“Beaucoup de mes patientes atteintes d'un cancer du sein ont eu cette grosseur pendant plusieurs mois avant de la montrer à un médecin, prévient le Dr Morgan Kruse. Plus tôt une grosseur est évaluée, meilleures sont les chances de guérison si elle s’avère être un cancer et plus tôt le patient sera rassuré si la grosseur n’est pas cancéreuse.”