Santé et travail

Démence : ces 5 métiers augmentent les risques de déclin cognitif

Des chercheurs qui ont mis en évidence un lien entre les métiers demandant des efforts physiques importants et un risque accru de déficience cognitive, pointent 5 professions du doigt.

  • Par Sophie Raffin
  • MangoStar_Studio/istock
  • 27 Sep 2023
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    Si notre hygiène de vie a un impact important sur notre cerveau, nos choix professionnels également. Une étude du Norwegian National Centre of Ageing and Health, Columbia Mailman School of Public Health et le Butler Columbia Aging Center montre que les métiers avec une activité physique professionnelle moyenne ou élevée étaient liés à un risque accru de déficience cognitive en vieillissant. Dans leurs travaux publiés dans la revue The Lancet Régional Health - Europe, les chercheurs ont identifié 5 emplois à risque.

    Démence  : quels sont les métiers qui ont un risque accru de déclin cognitif ?

    Lors de leurs recherches sur le lien entre le niveau physique du travail entre 33 et 65 ans et les signes du déclin cognitif à 70 ans et plus, les scientifiques ont découvert que les individus qui avaient un emploi physiquement exigeant dans la dernière partie de la vie professionnelle avaient un risque accru d'avoir des troubles cognitifs légers en vieillissant de 15,5 %. Il n'était que de 9 % chez les personnes ayant peu d'effort physique à fournir.

    Les métiers physiquement exigeants sont ceux qui "nécessitent une utilisation considérable des bras et des jambes et des mouvements de tout le corps, comme grimper, soulever des poids, se tenir en équilibre, marcher, se baisser et manipuler des matériaux".

    Les auteurs ont, par ailleurs, identifié dans leur article scientifique 5 professions qui étaient fortement associées au risque de déclin cognitif en vieillissant. Il s'agit de : 

    • les vendeurs ou caissiers ;
    • les auxiliaires de vie ;
    • les aides-soignants ;
    • les fermiers ;
    • les éleveurs.

    Selon les chercheurs, ces 5 emplois avec un risque accru de capacités cognitives amoindries se caractérisent par "un manque d'autonomie, une station debout prolongée, un travail pénible, des horaires de travail rigides, du stress, un risque plus élevé d'épuisement professionnel et parfois un statut socio-économique faible et des journées de travail peu pratiques".

    Paradoxe de l'activité physique : des recherches pour mieux le comprendre

    "Il est extrêmement important de comprendre comment les niveaux d'activité physique au travail sont liés aux troubles cognitifs et à la démence", explique l'un des auteurs, le Pr Vegard Skirbekk, dans un communiqué. "Nos travaux mettent également en évidence ce qu’on appelle le paradoxe de l’activité physique."

    En effet, de très nombreux travaux antérieurs assurent que l'exercice physique comme la danse, le jardinage ou encore le vélo ainsi que la lutte contre la sédentarité sont des outils essentiels pour se protéger contre le déclin cognitif. Il peut ainsi paraître étonnant que l'activité physique au travail aboutisse, pour sa part, à des capacités cognitives amoindries plus tard dans la vie.

    Si les chercheurs ne parviennent pas encore à expliquer totalement leur découverte, ils ont avancé plusieurs explications "plausibles". Ils ont entre autres pointé que "des exigences physiques professionnelles plus élevées à l'âge adulte ont déjà été associées à un volume hippocampique plus petit et à de moins bonnes performances de mémoire", lors de précédents travaux.

    "Nos résultats soulignent particulièrement la nécessité de suivre les personnes ayant une activité physique professionnelle et physique élevée au cours de leur vie, car elles semblent avoir un plus grand risque de développer une démence", ajoute l'expert. Il est également nécessaire pour lui de poursuivre les recherches pour comprendre ce paradoxe entre activité physique et déclin cognitif et trouver les mesures préventives pouvant être implantées dans le monde du travail.

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