Respiration
Hoquet : deux nouvelles techniques pour l'arrêter
Un neurologue américain a mis au point une paille spéciale qui permettrait de générer de manière constante une pression dans le diaphragme et d’arrêter le hoquet.
C’est un réflexe respiratoire incontrôlable, qui entraîne une succession de "hics" sonores. Selon l’Assurance maladie, le hoquet est causé par une contraction involontaire, spasmodique et coordonnée de tous les muscles inspiratoires (diaphragme et muscles intercostaux), associée à une fermeture de la glotte.
En général, il cesse spontanément au bout de quelques minutes. "Dans certains cas très rares, le hoquet peut durer plus de 48 heures ou revenir régulièrement. Il revient volontiers de façon périodique et peut durer plusieurs jours", précise l’Assurance maladie sur son site. Dans cette situation, une consultation médicale est nécessaire, car il s’agit d’un hoquet chronique. Pour le faire disparaître, il convient de trouver son origine. Une fois qu’elle a été identifiée, le traitement de la maladie en cause permet de ne plus souffrir de ces secousses répétitives parfois bruyantes.
Hoquet : une paille qui nous pousse à exercer une pression dans le diaphragme
Mais récemment, le Dr Ali Seifi, neurologue à l’université du Texas à San Antonio (États-Unis), a élaboré un dispositif pour lutter contre le hoquet chronique. Dans le magazine américain, The Atlantic, il a expliqué avoir souvent rencontré des patients souffrant de hoquet postopératoire. C'est une personne victime d'un accident vasculaire cérébral qui l'a incité à approfondir ses recherches sur cette contraction involontaire, en lui demandant : "Vous faites des greffes de cœur, mais rien pour le hoquet ?" Ainsi, quelques années plus tard, le spécialiste a élaboré un dispositif ressemblant à une paille, commercialisé sous le nom de "HiccAway". "L'outil d'aspiration et de déglutition forcée est une paille rigide munie d'une valve qui nécessite un effort de succion pour aspirer l'eau. La génération d'une pression intrathoracique négative élevée nécessite la contraction du diaphragme et est immédiatement suivie par la fermeture de l'épiglotte", a-t-il détaillé dans une étude. En clair, pour faire passer de l'eau à travers la paille, qui a un petit trou en bas et un plus grand en haut, la personne doit exercer une aspiration exceptionnellement importante, ce qui contribue à exercer une pression sur les muscles inspiratoires et la glotte pour arrêter le hoquet. Dans ces travaux, publiés dans la revue JAMA Network Open, le Dr Ali Seifi a montré que le hoquet s’était arrêté dans près de 92 % des cas grâce à son dispositif.
Un simple exercice de respiration pour faire disparaître le hoquet
D’après The Atlantic, le neurologue n’est pas le seul à avoir tenté de trouver un remède contre le hoquet. Luc Morris, un chirurgien au Memorial Sloan Kettering Cancer Center (États-Unis), a révélé une technique, appelée "inspiration supra-supramaximale", qui serait aussi efficace contre le hoquet.
Cette dernière consiste à expirer complètement, puis inspirer profondément. Ensuite, on attend 10 secondes, puis, sans expirer, on inspire encore un peu. "Une petite inspiration 'supramaximale' supplémentaire est ajoutée et maintenue pendant 5 secondes de plus. Enfin, une troisième petite inspiration 'supra-supramaximale' est prise et maintenue pendant cinq secondes. Au cours de ces trois respirations cumulées, le volume pulmonaire se rapproche asymptotiquement de la capacité vitale fonctionnelle. Les patients reprennent ensuite une respiration normale", a expliqué le praticien.
Dans une étude, 19 patients, âgés de 10 à 51 ans, qui présentaient un hoquet d'une durée allant de 20 minutes à 8 heures, ont réalisé cet exercice de respiration. "Un arrêt immédiat et permanent du hoquet a été obtenu chez 16 des 19 patients. Trois patients n'ont pas pu tolérer les volumes inspirés ou la durée de la rétention du souffle. Nous pensons que cette technique peut mettre fin aux contractions spasmodiques du diaphragme en immobilisant efficacement le diaphragme pendant 20 secondes, tout en augmentant la pression partielle de dioxyde de carbone", peut-on lire dans les recherches.