Maladie neurodégénérative
Apnée du sommeil : un risque d'Alzheimer augmenté
Des études françaises sur la relation entre l'apnée du sommeil et le volume du cerveau ont montré que ce trouble est lié à un risque accru de démence chez les personnes à risque d’Alzheimer.
Certaines personnes peuvent être plus vulnérables aux effets néfastes de l'apnée du sommeil, un trouble de la ventilation nocturne dû à la survenue anormalement fréquente de pauses respiratoires.
C’est le cas des personnes qui présentent un signe précoce de la maladie d'Alzheimer dans leur cerveau mais qui n'ont pas de problèmes de mémoire, d’après une étude publiée dans Neurology.
Les apnées du sommeil sont associées à un risque accru de maladie d'Alzheimer
D’après l’expérience des chercheurs, chez les personnes présentant des plaques amyloïdes, des agrégats qui se forment autour des neurones et empêchent, entre autres, les neurones et les neurotransmetteurs de bien fonctionner, des apnées du sommeil plus sévères étaient associées à un volume cérébral plus faible dans la région du lobe temporal médian du cerveau.
Le lobe temporal médian est la région du cerveau qui comprend l'hippocampe, l'amygdale (région des émotions) et une petite région corticale appelée cortex rhinal. L'ensemble de ces structures est crucial pour la mémoire et joue un rôle dans la maladie d'Alzheimer.
Cette donnée peut suggérer une perte de cellules cérébrales. Ce lien n'a pas été constaté chez les personnes ne présentant pas de plaques amyloïdes : "Les personnes qui n'avaient pas de plaques amyloïdes n'avaient pas ce volume cérébral plus faible, même si elles souffraient d'apnées du sommeil sévères", a confirmé l'auteur de l'étude, Geraldine Rauchs, de l'Inserm à Caen, en France.
L'étude ne prouve pas que l'apnée du sommeil est à l'origine d'une diminution du volume cérébral mais montre seulement une association.
Traiter les apnées du sommeil, un moyen de lutter contre Alzheimer ?
Pour mener leurs travaux, l’équipe de chercheurs français ont suivi 122 personnes âgées en moyenne de 69 ans qui n'avaient pas de problèmes de mémoire. Au total, 26 personnes présentaient des plaques amyloïdes dans leur cerveau.
Les participants ont subi des scanners cérébraux, des tests de mémoire et une étude de leur sommeil pendant la nuit, à leur domicile. Les tests de mémoire ont été répétés en moyenne 21 mois plus tard.
"Les personnes qui en sont aux tout premiers stades de la maladie d'Alzheimer ont montré une vulnérabilité particulière aux apnées du sommeil”, conclue le Dr. Rauchs.
D'autres études devraient examiner si le traitement des troubles respiratoires du sommeil pourrait potentiellement améliorer la cognition et prévenir ou retarder la neurodégénérescence.