Selon un syndicat de pharmaciens

Les médicaments sans ordonnance bientôt en grande surface ?

La loi de consommation en préparation pourrait autoriser la vente des médicaments sans ordonnance par la grande distribution, selon un syndicat de pharmaciens.  

  • David Cole / Rex Featur/REX/SIPA
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  • 30 Jun 2014
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    Le lobbying de la grande distribution, Michel-Edouard Leclerc en tête, semble porter ses fruits. Le industriels avaient déjà remporté une victoire en mars dernier. En effet, la loi de consommation autorisait la vente libre des tests de grossesse et des produits d’entretien pour lentilles. Et le gouvernement pourrait aller plus loin. Une nouvelle loi de consommation doit être présentée cet été aux parlementaires et débattue en septembre. Or, selon Gilles Bonnefond, président de l’USPO, un syndicat de pharmaciens, le monopole pharmaceutique pourrait cette fois voler en éclat par la vente de médicaments sans ordonnance dans les rayons spécialisés des grandes surfaces.

    Gilles Bonnefond, président de l’USPO : « Il y a un danger imminent, je suis très inquiet. Le lobbying industriel passe par des commissions de travail qui ne relèvent plus du Ministère des affaires sociales, mais de l’économie. »

     


    L’objectif est donc de contourner Marisol Touraine, qui elle, a toujours soutenu le monopole des pharmaciens. Mais la pression est forte. Déjà, en décembre dernier, l’Autorité de la concurrence proposait d’élargir la vente des médicaments sans ordonnance aux grandes surfaces. Avec pour but de faire baisser les prix.
    Pourtant, selon l’Ordre des pharmaciens, « les prix des médicaments à prescription facultative ne sont pas plus élevés en France que dans d’autres pays européens, c’est même parfois l’inverse ». Selon une étude menée à la demande de l’Ordre, des produits de sevrage tabagique comme Nicorette, ou encore des médicaments contre les troubles digestifs, comme Imodium ou Dulcolax, seraient moins chers en France. Et le prix des préservatifs serait moins élevés en officine qu’en grande surface.
    Enfin, l’Ordre insiste sur le fait qu’un médicament n’est pas un produit comme les autres, or la grande distribution n’a qu’un objectif, pousser toujours plus à la consommation. Des arguments que réfutent point par point Michel-Edouard Leclerc et les autres patrons et  qui semblent de moins en moins entendus. Et la France pourrait bientôt être l’un des derniers pays européens à briser le monopole pharmaceutique.

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