Thérapie génique, médicament...

Parkinson : les pistes pour combattre la maladie

Des résultats franco-anglais très prometteurs de thérapie génique dans la phase avancée de la maladie de Parkinson viennent d'être publiés. Ils visent à apporter un bénéfice réel sur ses symptômes.

  • Par la rédaction
  • JAUBERT / SIPA
  • 11 Jan 2014
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    Grâce à une thérapie génique, une équipe de Créteil est parvenue à restaurer la production de dopamine, la protéine déficiente responsable des signes moteurs de la maladie de Parkinson (tremblements, lenteur des mouvements, rigidité musculaire...). Cette équipe française associée à celle de l’hôpital Adenbrookes à Cambridge, au Royaume-Uni, a publié ces résultats vendredi dans la revue médicale The Lancet. Toutefois, cette prouesse ne vise pas à guérir la maladie de Parkinson, dont l’origine est encore mal comprise par les scientifiques. Mais cette technique est parvenue à apporter un bénéfice réel sur les symptômes des malades. Une piste de plus face à cette maladie qui touche environ 120 000 Français.

    La pimavansérine, une piste thérapeutique dans la psychose des parkinsoniens.  
    Dans un éditorial publié dans le Lancet en novembre, la chercheuse canadienne Susan Fox rapportait les résultats encourageants d'un essai clinique de phase III sur la pimavansérine, une molécule ouvrant « une nouvelle piste thérapeutique dans le traitement de la psychose associée à la maladie de Parkinson ». Actuellement sa prise en charge est difficile car le peu d’options médicamenteuses disponibles ont tendance à accroître les symptômes moteurs du Parkinson. Agissant sur des récepteurs de la sérotonine, la pimavansérine semble, elle, être efficace sur les symptômes psychotiques sans effets secondaires sédatifs ou perturbant la motricité des malades.
    Cependant, des études complémentaires seront nécessaires pour démontrer l’efficacité à long-terme de cette molécule et sur des effectifs plus larges que les 199 malades étudiés ici. 

    Une cuillère pour atténuer les effets du tremblement
    Par ailleurs, en octobre 2013, des chercheurs américains ont mis au point une cuillère qui atténue les effets du tremblement, l'un des symptômes des malades parkinsoniens. Comment fonctionne-t-elle ?
    La poignée de l’appareil est équipée de capteurs et de mini moteurs qui permettent de repositionner la cuillère en fonction des tremblements de son utilisateur. Ainsi, dès que les capteurs détectent les petits mouvements involontaires, les moteurs réagissent et réajustent la tête de la cuillère dans le sens opposé, annulant sensiblement les saccades du bras.
    Ce dispositif original a été testé à l’université du Michigan auprès d’une dizaine de personnes souffrant de tremblements, évalués par l’échelle de Fahn-Tolosa et diagnositiqués par des neurologues. Lorsque l’appareil est allumé, les tremblements de la cuillère sont réduits de 75 %, d’après les résultats présentés lors du dernier congrès américain de neurologie (Revue Neurology ). 
    Alors, même si elle n’est pas encore commercialisée, cette invention pourrait bien améliorer le quotidien de nombreuses personnes souffrant de la maladie de Parkinson.

    Une protéine coupable identifiée
    Enfin, plus récemment en décembre 2013, des chercheurs de l’Institut des maladies neurodégénératives de Bordeaux ont réussi à bloquer l’agrégation de la protéine alpha-synucléine qui déclenche et propage la maladie de Parkinson lorsqu’elle se présente sous une forme endommagée. En bloquant ou en accélérant sa dégradation, les chercheurs estiment qu’ils pourront prévenir la maladie. A condition d’intervenir de manière précoce, avant que les agrégats de la protéine n’aient gagné plusieurs aires cérébrales. Mais Benjamin Dehay, coauteur des travaux se voulait optimiste : « nous rentrons dans une phase extrêmement active pour découvrir des traitements qui s’attaquent enfin aux mécanismes de la maladie, et non plus seulement à ses symptômes », estimait-t-il.

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