Ablation des amygdales
Anesthésie : la présence des parents apaise les enfants
Lors d'une étude menée pendant des amygdalectomies, des chercheurs ont constaté que les scores d'anxiété étaient beaucoup plus faibles chez les enfants accompagnés de leurs parents.
Les hôpitaux ouvrent de plus en plus leurs portes aux familles des malades. Et après les chambres, ce sont les blocs opératoires qui laissent entrer les parents. Une nouvelle étude présentée lors du Congrès de l'Euroanaesthesia 2014 qui se déroule du 31 mai au 3 juin à Stockholm montre que le fait d'avoir ses parents présents lors d'une anesthésie améliore la qualité de cet acte médical chez les enfants. L'étude en question a été présentée par l'équipe du Dr Alicia Sánchez du département d'anesthésiologie de l'Hôpital valencien de Sagunto en Espagne.
Séparer parents/enfants : une pratique habituelle
En fait, le but de cette étude randomisée consistait à évaluer l'impact de la présence des parents lors de l'induction de l'anesthésie sur l'anxiété des parents et des enfants au cours de la période périopératoire. « De nos jours, la pratique courante dans la plupart des hôpitaux consiste à séparer les parents des enfants à l'entrée de la salle d'opération », explique ainsi le Dr Sánchez. Cependant, certains hôpitaux permettent parfois à l'un des parents de rester avec leur enfant après la chirurgie, dans le post-anesthésique au sein de l'unité de soins.
Ici, pour mener cette étude, les patients (petits et grands) ont été répartis au hasard en deux groupes : le premier avec la présence d'au moins un parent pour l'enfant pendant l'induction de l'anesthésie a été nommé "groupe P". L'autre avec des enfants qui avaient été séparés de leurs parents à l'entrée de la salle d'opération a été appelé "groupe C". En tout, 30 enfants ont été attribués à chaque groupe. Tous devaient subir une amygdalectomie (ou ablation des amygdales) qui nécessite une anesthésie générale.
Satisfaction accrue des enfants mais aussi de médecins
Pour analyser l'anxiété dans les deux groupes, parents et enfants ont répondu à un formulaire avec des questions sur leur état d'esprit. Le formulaire a été rempli dans la salle d'attente, après la séparation, et juste avant d'entrer dans la salle d'opération. Mais aussi pendant l'induction de l'anesthésie, et dans la salle de réveil. Côté résultats, il faut souligner que tous les enfants et les parents ont terminé l'étude. Et les chercheurs ont constaté que les scores d'anxiété étaient beaucoup plus faibles dans le groupe où les parents étaient présents. Dans le groupe où ils étaient séparés, les enfants les plus stressés étaient ceux qui avaient été séparés le plus tôt de leurs parents. Par ailleurs, la qualité de l'ensemble de l'acte médical a été classé comme beaucoup plus élevé (9,3 sur 10) dans le groupe P par rapport au groupe C ( 6.8). Un constat partagé par l'équipe médicale opérante, précise l'équipe. Enfin, dans le groupe P, tous les parents ont dit qu'ils souhaitaient répéter cette expérience , tandis que dans le groupe C , la plupart ( 87 % ) ont dit qu'ils auraient préféré rester avec leur enfant pendant l'anesthésie .
Eviter les pleurs des enfants
Côté réaction des scientifiques, le Dr Sánchez conclut : « La présence des parents lors de l'induction de l'anesthésie améliore la qualité de l'intervention chirurgicale à la fois pour les parents et les enfants. Et cette dernière de rajouter : « L'idée de ce nouveau protocole a commencé à germer dans mon esprit le jour où l'un de mes collègues qui était sur le point d' anesthésier a dû faire face à un enfant qui était très en colère et pleurait. Il serrait sa mère à l'entrée de la salle d'opération et voulait qu'elle vienne avec lui dans la salle d'opération. Ce jour-là, nous nous sommes dits, "pourquoi pas ?" Et nous avons donc autorisé cette mère à accompagner son enfant. Au final, nous l'avons anesthésié alors qu'il était encore dans les bras de sa mère, et l'expérience a été super. »