Dan un but religieux
Préhistoire : l'usage des drogues était déjà encadré
Dès l’époque préhistorique, les sociétés n’autorisaient pas la consommation récréative de drogues. Elles étaient réservées aux rituels mortuaires ou religieux.
L’usage de drogues et autres substances psychoactives n’a pas toujours fait débat. En revanche, leur consommation récréative n’est pas naturellement acceptée, selon une récente étude. Parue ce 12 mai dans le Journal of Archeological Method and Theory, elle signale que nos ancêtres préhistoriques consommaient des plantes psychoactives, mais dans des contextes restreints.
L’auteur de cette étude, Elisa Guerra-Doce, a passé en revue les diverses sources archéologiques disponibles. Une conclusion s’en détache : à la différence de nos contemporains, les hommes préhistoriques avaient recours aux substances psychoactives dans un but sacré. Leurs origines étaient variées : la traditionnelle fleur de pavot, qui produit l’opium, le non moins classique cannabis, champignons hallucinogènes… et déjà de la bière d’orge, plus connue sous le nom de cervoise.
Des produits « socialement contrôlés »
Dans la plupart des cas, les restes trouvés provenaient de sites funéraires ou dédiés à des cérémonies religieuses. « Loin d’être consommées dans un but hédoniste, les plantes psychoactives et les boissons alcoolisées avaient un rôle sacré dans les sociétés préhistoriques », analyse Elisa Guerra-Doce, pour qui cela « soulève la possibilité que la consommation de produits altérant la conscience soient socialement contrôlés dans l’Europe préhistorique. »
Les hypothèses, quant à l’utilité d’une telle modification de la conscience, sont nombreuses. Parmi elles, l’usage des substances pour fournir des aliments à l’esprit du défunt dans son voyage outre monde, ou encore comme tribut aux divinités de l’au-delà. Dans tous les cas, elles revêtaient une dimension sacrée, n’étaient pas destinés au tout venant… et donc strictement interdites hors des cérémonies rituelles.