Rapport de l’OMS

Alcool : les Français boivent plus que les Européens

En France, la consommation d’alcool est plus élevée que la moyenne européenne, les buveurs moins dépendants. Mais l’OMS alerte sur les risques de l’ivresse excessive sur la santé.

  • Par Audrey Vaugrente
  • Douglas C. Pizac/AP/SIPA
  • 12 Mai 2014
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    « Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse », écrivait Alfred de Musset. Un vers bien appliqué par les Français dont la consommation d’alcool a évolué, selon le dernier rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Paru ce 12 mai, il propose une esquisse de l’alcoolisation par pays, ses effets sur la santé et les politiques mises en place contre les abus.

    Le succès du binge drinking

    Les buveurs du monde entier ingèrent en moyenne 6 litres d’alcool pur chaque année. L’Europe est la région de l’OMS où la consommation par tête atteint des sommets. La France y figure en bonne place, même si la quantité absorbée par personne recule. En moyenne, un Européen ingère 10 litres d’alcool pur par an. Un Français en boit 3 de plus. Le fossé le plus marquant concerne certainement le binge drinking (alcoolisation massive et rapide) : 3 Français sur 10 s’y adonnent, soit deux fois plus que la moyenne mondiale. Ils se montrent cependant raisonnables sur les types d’alcool, plus volontiers amateurs de vin que de spiritueux.

    Source : OMS, Global Status Report on Alcohol and Health

    72% des cirrhoses dues à l’alcool

    « Les groupes aux revenus modérés sont davantage affectés par les conséquences sociales et sanitaires de l’alcool », souligne le Dr Shekhar Sawen, directeur du département de la Santé mentale et de l’abus de substances psychoactives. « Ils manquent souvent de soins de qualité, et ils sont moins protégés par leurs familles ou des réseaux communautaires. »
    Car une consommation excessive d’alcool n’est pas sans risque pour la santé. 3,3 millions de personnes sont décédées d’une cause attribuable à l’alcool en 2012. Une alcoolisation trop fréquente augmente le risque de cirrhose et de cancer, mais aussi de contracter des maladies infectieuses.
    En France, 72 % des décès par cirrhose du foie et 13 % de ceux par accident de la route sont liés à l’alcool. Bonne nouvelle toutefois : on trouve moins de dépendants à l’ivresse dans le pays que dans le reste de l’Europe : 2,9 % des Français sont alcooliques, contre 4 % des Européens.

    Source : OMS, Global Status Report on Alcohol and Health

    Pour lutter contre les dégâts de l’alcool, l’OMS appelle à une action renforcée des Etats. « La complaisance n’a pas sa place dans la réduction des conséquences d’une mauvaise consommation d’alcool », martèle le Dr Oleg Chestnov, chargé des Maladies non transmissibles et de la Santé mentale auprès du directeur général de l’OMS. Taxes sur l’alcool, âge limite, régulation de la publicité… les armes sont nombreuses. De son côté, la France en a appliqué une majorité. Seule ombre au tableau, pour l’OMS,  l’absence criante de plan d’action nationale contre l’alcoolisation.

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