Son service à l’hôpital de Garches fermé en juillet

Cancer pédiatrique : les méthodes du Dr Delépine font polémique

Alors que la hiérarchie du Docteur Nicole Delépine a décidé de fermer son service qui traite les cancers de l’os de l’enfant, la mobilisation d’une association de parents continue.  

  • Par la rédaction
  • Rafael Ben-Ari/Cham/NEWSCOM/SIPA
  • 11 Mai 2014
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    « Le départ à la retraite du Dr Delépine conduit à ne pas laisser subsister, une unité qui ne respecterait pas les bonnes pratiques, au moment même où l’AP-HP affirme, dans son plan stratégique, son engagement d’appliquer les recommandations du « Plan Cancer III » explique fin avril un communiqué de L’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris -AP-HP. Ainsi elle a donc programmé la fermeture de cette unité, spécialisée dans les cancers de l'os à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches (92), après le départ à la retraite en juillet de la pédiatre et cancérologue, âgée de 67 ans. Même les patients ne seront pas laissés pour autant sans soins puisque leur transfert notamment dans un hôpital de Boulogne Billancourt a déjà été prévu, pour un groupe de parents réunis au sein de l’association Ametist, il s’agit là d’une décision « intolérable ». Fin avril, ils ont d’ailleurs déposé une plaine pour "délaissement" devant le tribunal de grande instance de Nanterre.

    Face à la colère des parents, l'AP-HP avance ses arguments

    Selon la hiérarchie du Docteur Delépine, la fermeture du service n’aura pas lieu pour des raisons de personnes mais pour des questions de respect « des recommandations de bonnes pratiques, établies par la Haute autorité de santé, l’Institut national du cancer et les sociétés savantes ». Pour l’AP-HP, le service d’oncologie pédiatrique enfreint de nombreuses règles notamment la prise en charge d’adultes dans un service pour enfant et le non respect des bonnes pratiques, en somme celles proposées dans le « Plan Cancer II ». Même si le service du Dr Délépine « fait état de chiffres très favorables (80%) concernant la survie à 5 ans d’enfants traités selon un protocole original », l’AP-HP lui reproche de ne pas soumettre d’études prouvant l’efficacité de ses recherches. Elle rappelle aussi qu’aucune demande d’évaluation pour le protocole que son service utilise n’a été faite.

    Le protocole « original » du Dr Delépine, mais pas si alternatif

    Dans une interview accordée à l’AFP, Dominique Hauteville, cancérologue à l'hôpital Paul-Brousse de Villejuif explique que même si la plupart des praticiens n'ont jamais voulu reconnaître les méthodes du docteur Delépine, les traitements qu'elle dispense sont efficaces et n'ont rien de révolutionnaire et existeraient depuis 30 ans. En effet, le protocole du docteur Delépine est basé sur l’utilisation d’un médicament couramment employé en cancérologie, le méthotrexate. Cependant, au lieu de l’administrer selon les protocoles standardisés, elle l’utiliserait simplement à des doses plus fortes tant que la tumeur n’a pas diminué et que le patient est capable de le supporter. Le problème est que malgré des taux de guérison soit disant de plus de 80 %, la cancérologue n’accepte pas que sa méthode soit évaluée dans le cadre d’une étude clinique officielle.

    Des parents qui louent un service « unique » en France

    Sur la page Facebook de l'Association Ametist qui milite en faveur de la sauvegarde du service du Docteur Nicole Delépine, le message est clair, malgré la décision de l’APHP, il est primordial d’éviter la fermeture de ce lieu de soin unique en France ! Ils en appellent d’ailleurs à une manifestation le mardi 20 mai prochain devant le Ministère de la Santé afin de revendiquer la Liberté de Soins. « A Raymond-Poincaré, on se bat jusqu'au bout, raconte à l’AFP Sophie Masset, dont le fils est atteint d'une tumeur au péroné. Des médecins nous ont dit qu'Hugo ne garderait peut-être pas sa jambe. A Garches, il a été opéré, cela s'est bien passé et aujourd'hui nous sommes dans la dernière ligne droite », raconte-t-elle. Le Dr Délépine est très appréciée par les patients pour ses méthodes alternatives basées sur un traitement individualisé et « plus humain » du patient. Certaines familles traversent parfois la France entière pour que leurs enfants soient soignés à Garches, notamment en cas de cancer des os. Et pour ces parents tant que le service n’est pas fermé définitivement le combat continue. Une pétition contre cette fermeture a déjà récolté plus de 20.000 signatures.

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