Infectiologie

Chikungunya : efficacité prometteuse et bonne tolérance d’un nouveau vaccin

Un vaccin recombinant VLP (Virus Like Particles ou pseudo particules virales) contre le chikungunya montre une excellente immunogénicité et une sécurité satisfaisante chez les sujets âgés de 12 ans à plus de 75 ans avec une bonne tolérance. Ceci a conduit à son approbation aux États-Unis et en Europe.

  • Kitsawet Saethao/istock
  • 22 Avr 2025
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    Le virus du chikungunya, transmis par les moustiques du genre Aedes, demeure une menace sanitaire majeure pour environ 4 milliards de personnes dans le monde, responsable d'épidémies imprévisibles et potentiellement massives comme celle survenue au Brésil en 2015 (environ 1 million de cas) ou actuellement à la Réunion. Face aux besoins urgents d'options prophylactiques efficaces, un nouveau vaccin recombinant « virus-like particle » ou à pseudo particules virales, démontre une forte immunogénicité et un profil de sécurité favorable.

    Deux études randomisées contrôlées versus placebo, publiées dans The Lancet, l’une chez l’enfant et l’adulte de 12 à 64 ans, l’autre chez les adultes de plus de 65 ans valident l’efficacité et la tolérance de ce nouveau vaccin. Les 2 études montrent que ce vaccin induit une réponse sérologique élevée, atteignant une séroconversion maximale de 97,8 % dès le 22e jour chez les personnes de 12 à 64 ans, avec des titres moyens géométriques (GMT) culminant à 1618. Chez les participants âgés de 65 ans et plus, la réponse immunitaire reste substantielle, avec un taux de séroconversion maximal de 87,3 %.

    Une excellente tolérance, y compris chez le sujet âgé

    Au-delà, l'étude chez les participants de 12 à 64 ans (Richardson et al.) a rapporté une excellente persistance des anticorps neutralisants jusqu'à 6 mois (85,5 %), bien que les titres moyens géométriques aient diminué à 337,73 à 183 jours. Concernant la tolérance, bien que 45,1 % des vaccinés aient rapporté des événements indésirables comparativement à 34,7 % chez les contrôles placebo, seuls trois événements graves liés au vaccin (0,1 %) ont été signalés, confirmant une sécurité globalement satisfaisante.

    L'analyse des sous-groupes révèle une réponse immunitaire légèrement supérieure chez les adolescents (12-17 ans) comparée aux adultes jeunes (18-45 ans). Dans la cohorte âgée de 65 ans et plus (Tindale et al.), la tolérance du vaccin est encore meilleure avec des taux comparables entre vaccinés et placebo et aucun événement indésirable grave associé au vaccin n'a été observé. Aucune différence significative de réponse immunitaire n’a été notée entre les sous-groupes de 65-74 ans et ceux âgés de 75 ans et plus, ce qui renforce l'intérêt de de ce vaccin pour une utilisation généralisée.

    Une AMM aux États-Unis et en Europe

    Ces données solides proviennent de deux essais randomisés, en double aveugle, menés principalement sur des populations non endémiques, ce qui constitue à la fois une force méthodologique (contrôle rigoureux et suivi exhaustif) et une limitation (faible représentativité des génétiques typiques des régions endémiques). La détermination de l'efficacité reposait sur l'immunogénicité, validée par transfert passif chez les primates non humains avec un seuil prédictif établi de protection (titre neutralisant ≥100).

    Ces résultats préliminaires ont permis une approbation accélérée du vaccin par la FDA, ainsi qu'une autorisation de l’Agence Européenne. Toutefois, des études post-commercialisation restent nécessaires, notamment pour explorer l'impact des différences génétiques et des antécédents infectieux sur l’efficacité clinique réelle. Cette avancée ouvre des perspectives prometteuses, facilitant une réponse rapide et efficace en cas de nouvelle épidémie et soulignant l'importance d'étendre l'accès au vaccin aux pays à revenus faibles et intermédiaires par des partenariats visant à réduire les coûts.

     

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    JDF

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