Cardiologie

Insuffisance coronaire : l’arrêt du tabac réduit de moitié le risque cardiovasculaire

L'arrêt du tabac après un diagnostic de maladie coronarienne stable réduirait de 44 % le risque de décès ou d'infarctus du myocarde en 5 ans. Réduire simplement sa consommation n'apporte que peu de bénéfices. La première année suivant le diagnostic représente une fenêtre d’opportunité essentielle.

  • Nadzeya Haroshka/istock
  • 08 Sep 2024
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    Le tabagisme est un facteur de risque majeur pour les maladies cardiovasculaires. Une étude récente du registre international CLARIFY démontre que l'arrêt du tabac après un diagnostic de maladie coronarienne stable réduit de 44 % le risque d'événements cardiovasculaires majeurs, tels que le décès ou l'infarctus du myocarde, sur une période de suivi de 5 ans.

    En revanche, réduire la consommation de tabac ne montre qu'un impact minime sur ce risque, soulignant l'importance d'arrêter complètement de fumer. Cette étude met en évidence une fenêtre critique dans la première année suivant le diagnostic pour discuter de l'arrêt du tabac avec les patients, renforçant la nécessité de messages répétés lors de chaque consultation. L’étude a été présentée au congrès 2024 de l’European Society of Cardiology.

    Analyse des données et tolérance

    L’étude CLARIFY a inclus 32 378 patients atteints de maladie coronarienne stable, avec une durée moyenne de 6,5 ans après le diagnostic. À l’inclusion, 41,3 % n’avaient jamais fumé, 46,2 % étaient d’anciens fumeurs, et 12,5 % étaient des fumeurs actifs. Parmi ceux qui fumaient au moment du diagnostic, 72,8 % ont cessé de fumer dans l'année suivante, tandis que 27,2 % ont arrêté dans les années suivantes.

    Les résultats montrent que l'arrêt du tabac, quel que soit le moment, améliore significativement les résultats cardiovasculaires (réduction de 44 % du risque de MACE). Cependant, la réduction du tabagisme sans arrêt complet n'a pas modifié de manière significative le risque d’événements cardiovasculaires majeurs. De plus, le risque de MACE augmentait de 8 % pour chaque année de tabagisme continu après le diagnostic. L’arrêt du tabac, même tardif, apporte des bénéfices substantiels mais ne permet pas de revenir au niveau de risque des non-fumeurs.

    Qualité de la méthodologie de l’étude

    Le registre CLARIFY, un registre large registre observationnel et prospectif, fournit des données robustes sur l’impact du tabagisme chez les patients atteints de maladie coronarienne stable. L’étude a suivi 32 378 patients sur cinq ans, avec des analyses rigoureuses des événements cardiovasculaires majeurs (décès cardiovasculaire ou infarctus du myocarde).

    Les résultats ont été ajustés pour divers facteurs de confusion potentiels, garantissant ainsi la validité des conclusions. L’étude a également bénéficié de la diversité internationale des participants, offrant une représentativité accrue des résultats pour différents groupes de patients.

    Synthèse et perspectives

    Cette étude démontre clairement que l'arrêt du tabac après un diagnostic de maladie coronarienne est crucial pour réduire le risque d'événements cardiovasculaires majeurs. La première année suivant le diagnostic représente une fenêtre d’opportunité essentielle pour encourager les patients à arrêter de fumer. Réduire la consommation de tabac n’est pas suffisant et seul l'arrêt complet diminue significativement le risque.

    À chaque consultation, les médecins doivent renforcer l'importance de l'arrêt du tabac avec des messages courts et directs. Les mesures de soutien à l’arrêt, telles que les conseils, les interventions comportementales et la thérapie pharmacologique, devraient être systématiquement proposées pour maximiser les chances de succès. Ces résultats renforcent l'importance des efforts continus pour lutter contre le tabagisme chez les patients atteints de maladies cardiovasculaires.

     

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