Pharmacie
Médicaments : moins de pénuries… mais toujours nombreuses en 2024
Les ruptures de stock de médicaments ont reculé en 2024, mais restent encore élevées en France, selon un rapport des autorités sanitaires françaises.

- Par Sophie Raffin
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Les ruptures de stock de médicaments d’intérêt thérapeutique majeur (MITM), grand sujet d’inquiétude pour les patients et leurs soignants, ont été moins nombreuses en 2024 par rapport aux années précédentes avec un compte de “seulement” environ 400 références manquantes.
Toutefois, il ne faut pas crier victoire à la lecture du rapport sur les tensions et ruptures de stock de médicaments de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) et de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), publié le 27 mars 2025.
Rupture de stock de médicaments : 400 références concernées en 2024
"Au 31 décembre 2024, on comptait environ 400 présentations en rupture de stock", confirme le document. Cela représente un recul par rapport au pic critique atteint à l’hiver 2022-2023. 800 médicaments dont l’interruption du traitement est susceptible de mettre en jeu le pronostic des patients à court ou moyen terme, n'avaient alors plus été disponibles à cette période.Si la situation a, en effet, été moins critique l'année dernière, la Dress et l’ANSM soulignent que le taux des ruptures de stock était “encore élevé”.
Toutefois, il y a une note encourageante : "la sévérité des risques de rupture de stock semble s’atténuer, si l’on en juge par le niveau des stocks déclarés". Fin 2024, les laboratoires indiquaient avoir 2 mois de réserve pour les MITM contre 1,3 mois fin 2022.
Tension et rupture de stock : 4 classes de médicaments principalement touchées
Si toutes les classes thérapeutiques ont été touchées par les vagues de tensions et de ruptures observées régulièrement depuis 2021, quatre d'entre elles représentent près des trois-quarts des déclarations effectuées par les officines.
Il s’agit des médicaments du système cardio-vasculaire (environ 30 % des déclarations), ceux du système nerveux (20 %), des antibiotiques (14 %) et des médicaments du système digestif (environ 10 %).
La liste des médicaments d’intérêt thérapeutique majeur (MITM), dressée par l’ANSM, compte 10.000 références sur les 17.000 traitements commercialisés dans le pays.