Traitement

Cancer du sein “moins agressif” : pourquoi il faut impérativement opérer dans les délais

Les cancers du sein “moins agressifs” affichent une hausse du risque de décès plus importante lorsque le délai entre l’opération et la chirurgie est de plus de 42 jours.

  • Nattakorn Maneerat/istock
  • 26 Mar 2025
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    Après un diagnostic de cancer du sein, l’attente jusqu’à l’opération peut sembler interminable pour les patientes. Mais au-delà du stress, ce délai est susceptible de réduire leur chance de survie. Une étude de l’université d’Oklahoma montre que les patientes atteintes de sous-type de cancers réputés de “meilleurs pronostics” sont confrontées à une hausse du risque de décès importante si le délai entre le diagnostic et l'intervention chirurgicale dépasse 42 jours.

    Ces travaux ont été présentés dans la revue Breast Cancer Research.

    Chirurgie : les cancers du sein “moins agressifs” plus impactés par les délais

    En souhaitant évaluer l’impact du report des opérations sur les patientes atteintes du cancer du sein, les chercheurs ont repris les dossiers médicaux de femmes diagnostiquées avec un cancer du sein via une biopsie entre 2010 et 2017 qui étaient dans la base de données SEER-Medicare. Ils ont alors fait une découverte surprenante. Les patientes qui avaient des cancers réputés de bons pronostics (car leur développement est lent comme les cancers du sein à récepteurs hormonaux positifs et les cancers HER2 négatifs) étaient les plus impactées par le report de la chirurgie. Leur risque de décès commençait à augmenter à 42 jours sans chirurgie. À 60 jours, il était 21 % plus élevé, à 90 jours, il était 79 % plus important et à 120 jours, il était 183 % plus élevé.
    En revanche, le risque de décès avec les sous-types à récepteurs hormonaux négatifs et "triple négatif", qui sont agressifs et invasifs, était peu changé en cas de retards de traitement.

    Le délai de 42 jours peut passer très vite

    “C'est une découverte importante, car 42 jours peuvent passer très vite, mais elle est également préoccupante, puisque des études récentes montrent que la fréquence et la durée des retards augmentent”, note l'auteure principale, Pr Takemi Tanaka dans un communiqué.

    Au-delà des tensions hospitalières, d’autres facteurs peuvent retarder une opération ajoute l’experte. “Le diagnostic et le processus préopératoire peuvent prendre plusieurs jours, et les patientes peuvent avoir des obligations professionnelles ou familiales qui retardent encore davantage la date de l'intervention. Certaines peuvent souhaiter un deuxième avis, et d'autres femmes en âge de procréer peuvent souhaiter une conservation des ovules (si elles doivent suivre une chimiothérapie après l'intervention), afin de pouvoir avoir un enfant plus tard. Tous ces facteurs sont importants”.

    Hausse du risque de décès : l’inflammation liée à la biopsie en cause ?

    L’équipe a proposé plusieurs hypothèses qui pourraient expliquer pourquoi le retard de traitement augmente le risque de décès des cancers présentant de bons pronostics. Le premier est que l’évolution lente de ces cancers pourrait conduire les patientes et les médecins à agir moins rapidement qu’avec les tumeurs agressives.

    L’autre postulat des chercheurs se concentre sur la biopsie. Ils avancent que cette dernière peut provoquer une réaction inflammatoire susceptible d'alimenter la croissance tumorale.

    Après sa découverte, la Pr Takemi Tanaka compte désormais mener de nouveaux travaux pour déterminer plus précisément comment le retard de traitement contribue à un risque accru de décès.

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