Récidive
Cancer du poumon : un test sanguin post-traitement pour éclairer les futures décisions thérapeutiques ?
Un outil pourrait mesurer la présence de molécules dérivées du cancer dans le sang de patients atteints de cancer du poumon des années après leur traitement.

- Par Geneviève Andrianaly
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L'osimertinib, un inhibiteur de la tyrosine kinase du récepteur du facteur de croissance épidermique de troisième génération, est recommandé comme traitement adjuvant du cancer du poumon non à petites cellules muté. Après une prise de ce médicament pendant trois ans, une hausse du taux d’événements indésirables est observée, ce qui suggère que certains patients pourraient bénéficier du traitement plus longtemps. Mais comment le savoir ? Selon des chercheurs de l’université de Yale (États-Unis) un type de détecteur de maladie moléculaire résiduelle peut être utilisé après que les patients aient terminé leur traitement dit "primaire" afin de surveiller l'état de leur cancer.
Cancer du poumon : détecter la maladie moléculaire résiduelle pour prédire la récidive
Pour parvenir à cette conclusion, l’équipe a mené une recherche au cours de laquelle elle a cherché à savoir si la maladie résiduelle moléculaire liée à la tumeur, basée sur l'ADN tumoral circulant, pouvait prédire la récidive chez 220 personnes atteintes du cancer du poumon non à petites cellules avec des mutations activées par le facteur de croissance épidermique. Dans le cadre des travaux, parus dans la revue Nature Medicine, 112 patients ont bénéficié de l’osimertinib et 108 ont reçu un placebo. Les résultats ont montré que l’osimertinib apportait un bénéfice significatif en termes de survie sans maladie par rapport au placebo, ce qui en fait le traitement standard recommandé pour les patients jusqu'à trois ans après l'intervention chirurgicale.
Ici, la maladie moléculaire résiduelle s'avère a permis d’identifier les patients à haut risque qui pourraient bénéficier d'une intensification ou d'un redémarrage du traitement valable afin d’améliorer leurs résultats. Inversement, la survie sans maladie pourrait également identifier les patients présentant un faible risque de récidive, ce qui pourrait leur épargner un traitement supplémentaire et les toxicités médicamenteuses qui y sont associées.