Cerveau

Ménopause : des symptômes aigus annonciateurs de troubles neuropsychiatriques ?

Les femmes présentant davantage de symptômes de la ménopause sont plus susceptibles d'avoir plus tard des fonctions cognitives plus faibles et de légers troubles comportementaux, deux marqueurs de démence.

  • Mohamad Faizal Bin Ramli/iStock
  • 08 Mar 2025
  • A A

    Bouffées de chaleur, sueurs nocturnes, fatigue, irritabilité, troubles du sommeil... Ces signes se manifestent en cas de ménopause, la période de la vie d'une femme où les règles s'arrêtent définitivement. De précédentes données ont suggéré que l’accumulation et l’intensité de ces symptômes peut être associée à des changements cognitifs et comportementaux. Cependant, ce lien n’est pas clair. C’est pourquoi des chercheurs de l’université de Calgary (Canada) ont mené une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Plos One.

    896 femmes ménopausées ont été suivies

    Pour les besoins des recherches, les scientifiques ont utilisé les données de travaux en cours de la plateforme canadienne de recherche en ligne sur la santé, la qualité de vie, la cognition, le comportement, la fonction et les soins aux personnes âgées (CAN-PROTECT). Ils ont recruté 896 femmes, âgées en moyenne de 64 ans, ayant rempli des évaluations démographiques, cognitives et comportementales et ayant déclaré être ménopausées depuis environ 49 ans. La charge des symptômes de la ménopause a été évaluée en additionnant le nombre total de symptômes de la ménopause, notamment les règles irrégulières, les bouffées de chaleur, les frissons, la sécheresse vaginale, la prise de poids, le ralentissement du métabolisme, les sueurs nocturnes, les troubles du sommeil, les troubles de l'humeur, l'inattention ou l'oubli. En parallèle, l’équipe a mesuré la fonction cognitive et le comportement des participantes à l’aide de tests.

    Plus vous avez des symptômes ménopausiques, plus des changements cognitifs et comportementaux risquent de survenir

    Les femmes ayant signalé plus de symptômes de la ménopause présentaient une déficience cognitive plus importante. Ces dernières avaient également davantage de symptômes de troubles comportementaux légers au milieu et à la fin de leur vie. Après avoir pris en compte certains facteurs, comme les années d'éducation et l'hormonothérapie, les auteurs ont constaté que l’hormonothérapie n'était pas significativement associée à la fonction cognitive, mais elle était liée à moins de symptômes comportementaux. "Ces changements cognitifs et comportementaux sont deux marqueurs de la démence", ont souligné les chercheurs. Ils reconnaissent la nécessité de mener une enquête plus approfondie pour confirmer ces résultats dans un ensemble de données plus large, "idéalement avec une conception longitudinale pour permettre la détermination de la causalité."

    Pour laisser un commentaire, Connectez-vous par ici.
    
    -----