The Lancet
Obésité aux États-Unis : une crise sanitaire qui s’aggrave
Dans un peu plus de vingt ans, près de 260 millions de personnes aux Etats-Unis devraient souffrir de surpoids ou d’obésité, selon une étude publiée dans The Lancet. Avec, à la clé, une explosion du diabète, des maladies cardiovasculaires, des cancers...
"L’obésité est à un point de crise nationale." D’ici 2050, près de 260 millions d’Américains pourraient être en surpoids ou obèses, soit plus de 80 % de la population, selon une étude publiée par la revue médicale The Lancet et repérée par CNN. Dans le détail, elle prévoit que 43,1 millions d’enfants et d’adolescents et 213 millions d’adultes seront touchés dans moins de trente ans. A titre de comparaison, en 2021, 36,5 millions de mineurs et 172 millions d’adultes présentaient une surcharge pondérale ou une obésité.
L’obésité, une épidémie en pleine croissance
Une progression alarmante qui annonce une explosion des complications associées à l’obésité : diabète, maladies cardiovasculaires, cancers, troubles respiratoires et mentaux. L'obésité et le surpoids – définis respectivement comme un indice de masse corporelle (IMC) de plus de 30 ou compris entre 25 et 29,9 – font partie des facteurs de risque de décès prématuré ou d'invalidité qui augmentent le plus rapidement aux États-Unis, selon l’étude menée par des chercheurs de l'Institute for Health Metrics and Evaluation de l'Université de Washington.
Dans le détail, il apparaît que l’obésité a doublé en 30 ans chez les adultes et les adolescents américains, et que les femmes de 15 à 24 ans sont particulièrement touchées. Cette tendance est encore plus marquée dans les Etats du Sud comme le Texas, où plus de la moitié des adolescents âgés de 15 à 24 ans sont obèses ou en surpoids, ou le Mississippi, où 80 % des femmes adultes le sont. Les conséquences économiques sont également colossales : en 2016, les coûts liés à l’obésité s’élevaient entre 261 et 481 milliards de dollars.
La prévention, une solution incontournable
Malgré les efforts pour sensibiliser, les mesures actuelles restent "insuffisantes" pour freiner cette épidémie et les médicaments pour perdre du poids "ne sont pas une solution miracle", selon les chercheurs. La mise en œuvre de solutions préventives à grande échelle apparaît donc essentielle, à commencer par des repas scolaires plus sains, une meilleure accessibilité aux fruits et légumes, et des régulations plus strictes sur les aliments ultra-transformés et les boissons sucrées.
Les politiques publiques peuvent faire la différence : au Mexique, une taxe sur les boissons sucrées a réduit leur consommation de 6 % dès la première année. Au Chili, des étiquettes nutritionnelles strictes ont diminué la consommation de sucre de 33 % en trois ans. Mais les chercheurs ne s’attendent pas à ce que la prévention de l’obésité devienne une priorité sous la deuxième présidence de Donald Trump, si l’on en croit la première. Au cours de son premier mandat, son administration avait proposé à plusieurs reprises de couper des centaines de milliards de dollars du programme de nutrition et d'assistance supplémentaires. Elle avait également annulé de nombreuses règles de l'ère Obama qui étaient destinées à donner aux enfants l'accès à des repas scolaires plus sains.