Longévité

Et si les palourdes pouvaient nous faire vivre plus de 500 ans ?

Les gènes de certaines palourdes pourraient nous faire vivre plus de 500 ans. Explications.

  • Par Virginie Galle
  • bonchan / istock.
  • 11 Déc 2023
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    L'Homme vit de plus en plus vieux, notre espérance de vie moyenne dans le monde ayant augmenté de deux décennies au cours des seules 60 dernières années. Mais nous sommes encore des petits joueurs comparés à d'autres espèces : certaines tortues peuvent ainsi vivre sans problème plus de 190 ans, certaines baleines plus de 200 ans et certains requins plus de 400 ans.

    Certaines palourdes vivent plus de 500 ans

    Afin de comprendre les raisons de ces exceptionnelles durées de vie, des chercheurs ont choisi de s’intéresser aux "mollusques bivalves", qui comprennent les palourdes, les moules, les huîtres et les coquilles Saint-Jacques. Ces animaux ont en effet une particularité qui les fait sortir du lot aux yeux des scientifiques : au lieu d'avoir une longévité uniforme, ils peuvent vivre de 1 à plus de 500 ans selon l'espèce.

    "J'ai toujours été fascinée par le fait que certaines espèces de bivalves vivent extrêmement longtemps", déclare dans un communiqué de presse Mariangela Lannello, co-autrice de l'étude et chercheuse à l'université de Bologne.

    "Lorsque j'ai réalisé que personne n'avait jamais étudié cette longévité exceptionnelle dans le cadre de l'évolution moléculaire, j'ai su que nous devions absolument commencer à analyser la longévité chez ces animaux", poursuit-elle.

    Afin de déterminer ce qui pourrait expliquer la longévité exceptionnelle de certains bivalves, l'équipe de Mariangela Lannello a décidé d'examiner les génomes de quatre espèces : l’Arctica islandica, la Margaritifera margaritifera, l’Elliptio complanata et le Lampsilis siliquoidea, dont les âges maximaux variaient entre 150 et 507 ans. Ils ont ensuite examiné 29 autres espèces de bivalves dont les durées de vie étaient bien moindres.

    Les gènes qui permettent aux palourdes de vivre plus de 500 ans identifiés

    En comparant les données génomiques des différentes espèces, l'équipe a pu identifier les gènes qui séparaient les bivalves à longue durée de vie des bivalves à courte durée de vie. La recherche a d’ailleurs révélé des noms familiers : "de nombreux gènes associés à la longévité des bivalves avaient déjà été associés à la longévité chez d'autres espèces", note Mariangela Lannello.

    "Une implication importante de cette découverte est que l'allongement de la durée de vie peut impliquer des facteurs génétiques communs chez des espèces très éloignées les unes des autres", explique la chercheuse.

    L'étude a également mis en évidence une poignée de gènes qui ne sont pas connus pour réguler la longévité. "Nous pensons que ces gènes sont de nouveaux candidats intéressants à tester pour déterminer s'ils jouent un rôle dans l'allongement de la durée de vie, non seulement chez les bivalves mais aussi chez d'autres espèces" (dont l’Homme) conclut Mariangela Lannello.

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