Virus
L’OMS redoute que la grippe aviaire s’adapte « plus facilement » à l’espèce humaine
La multiplication des cas de grippe aviaire chez les mammifères préoccupe l'OMS car elle pourrait favoriser la transmission du virus à l'espèce humaine.
Selon une récente mise en garde de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le virus de la grippe aviaire H5N1 pourrait s'adapter plus facilement à l'espèce humaine en raison de sa propagation croissante chez les mammifères. Cette adaptation potentielle est source d'inquiétude car elle pourrait conduire à l'émergence de nouveaux virus plus dangereux pour les animaux et les humains.
Changement de paradigme
"Les virus de la grippe aviaire se propagent normalement parmi les oiseaux, mais le nombre croissant de cas de grippe aviaire H5N1 détectés chez les mammifères - qui sont biologiquement plus proches des humains que les oiseaux - fait craindre que le virus ne s’adapte pour infecter plus facilement les humains", a expliqué l’OMS dans un communiqué."Il y a eu un récent changement de paradigme dans l’écologie et l’épidémiologie de la grippe aviaire, ce qui a renforcé les inquiétudes au niveau mondial", analyse le Dr Gregorio Torres, membre de l’OMSA.
"D’après les informations disponibles jusqu’à présent, le virus ne semble pas pouvoir se transmettre facilement d’une personne à l’autre, mais il faut rester vigilant pour identifier toute évolution du virus qui pourrait changer cela", souligne la Dr Sylvie Briand, spécialiste des pandémies à l'OMS. "Nous encourageons tous les pays à améliorer leur capacité à surveiller ces virus et à détecter tout cas humain. C’est d’autant plus important que le virus touche maintenant des pays qui ont une expérience limitée en matière de surveillance de la grippe aviaire", ajoute-t-elle.
Appel à la coopération internationale
Dans cette mise en garde conjointe, l'OMS est soutenue par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) ainsi que par l'Organisation mondiale de la santé animale (OMSA). Les organisations internationales appellent les pays à collaborer afin de sauver le plus grand nombre d'animaux possible et de protéger les populations humaines.
Depuis son apparition en 1996, le virus de la grippe aviaire H5N1 a principalement causé des épizooties saisonnières. Jusqu'à présent, les infections humaines sont principalement dues à des contacts étroits avec des oiseaux infectés.
La grippe aviaire a été détectée chez au moins 26 espèces de mammifères.